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"Les gens viennent bosser la trouille au ventre": caissières et caissiers mobilisés en première ligne dans la France confinée

Des mesures de protection sanitaire ont été mises en place dans les hyper et supermarchés, alors que les personnels de la grande distribution sont particulièrement mobilisés en cette période de confinement.

Article rédigé par Raphaël Ebenstein
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des caissières équipées de masques et de gants dans un supermarché de Ludres, en Meurthe-et-Moselle. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

Emmanuel Macron lui-même leur a rendu hommage mercredi lors de son discours à Mulhouse : les personnels de la grande distribution, et notamment les caissières et les caissiers, particulièrement mobilisés en cette période de confinement à cause du coronavirus, pour participer à l'approvisionnement des Français en denrées alimentaires et en produits de première nécessité. Des mesures de protection sanitaire ont été mises en place dans les hyper et supermarchés.

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Cela suffit-il pour autant à rassurer tous les salariés ? "Au début, il y a eu un moment de sidération, mais maintenant, les gens viennent surtout bosser la trouille au ventre", résume la déléguée FO du groupe Casino, qui englobe les hypermarchés Géant, les Monoprix ou les Franprix. S'il y a eu quelques cas de personnes en pleurs ou prises de crise de panique, qu'il a fallu renvoyer chez elles, les demandes de droit de retrait restent infinitésimales et le taux d'absentéisme plutôt limité aujourd'hui : autour de 15% chez Casino, de 20% chez Carrefour, selon un autre syndicaliste, et ils s’expliquent en grande partie par les gardes d'enfants à domicile.

Tous se sentent utiles et conscients d'être en première ligne

Que ce soit chez Auchan, Carrefour ou Casino, de nombreux témoignages font état d'une forme de civisme chez les personnels, à la caisse ou dans les rayons : tous se sentent particulièrement utiles à la collectivité en ce moment, conscients d'être un peu les premiers de cordée, alors que ces métiers sont habituellement peu valorisés et payés au Smic ou à peine plus. Mais la promesse par leurs employeurs du versement d'une prime exceptionnelle n’est perçue que comme un geste de reconnaissance normal.

Aucun salarié n'est venu me dire : chouette je vais toucher 1 000 euros !

Un délégué syndical

à franceinfo

Globalement, les mesures de protections promises (fourniture de gel hydro-alcoolique, gants, masques ou plexiglas devant les caisses) sont bien appliquées partout : les directions des différentes enseignes ont joué le jeu et quasiment 100% des hyper ou supermarchés sont désormais équipés ou en voie de l'être, même s'il y a encore quelques trous dans la raquette pour les plus  petites surfaces, type supérettes de proximité.

Les syndicats réclament des fermetures à 19 heures

Les horaires ont aussi été revus pour le réapprovisionnement des rayons : il se fait presque partout de nuit, afin d'éviter au maximum le contact avec les clients, parfois agressifs et indisciplinés. C'était justement une demande forte des personnels. Pour améliorer leur sécurité, les syndicats voudraient voir suivi l'exemple de Carrefour, qui ferme désormais ses hypermarchés à 19 heures et veulent suspendre l'ouverture le dimanche pour économiser les troupes.

Certains menacent même de dépôts de préavis de grève s'ils ne sont pas entendus. Le sujet n'est pas à l'ordre du jour, répond la Fédération du commerce et de la distribution, qui regroupe les différentes enseignes, même si les directeurs de magasins ont la liberté d'en décider localement.

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