Les professionnels de santé s'indignent de l'abondance de masques annoncée par la grande distribution
Après avoir fait face à une pénurie d'équipements de protection pendant des semaines, soignants et pharmaciens constatent avec "consternation" que des millions de masques vont être commercialisés par les grandes enseignes.
Les ordres des professions de santé s'offusquent dans un texte cinglant, paru jeudi 30 avril, du nombre "sidérant" de masques annoncé à la vente par la grande distribution, quand ils ont cruellement manqué aux soignants et aux patients les plus fragiles.
"Toute guerre a ses profiteurs. C'est malheureusement une loi intangible de nos conflits", s'indignent les professionnels dans ce communiqué signé par les ordres nationaux des médecins, des sages-femmes, des infirmiers, des chirurgiens-dentistes, des masseurs-kinésithérapeutes, des pédicures-podologues et des pharmaciens. "Comment s'expliquer que nos soignants n'aient pas pu être dotés de masques quand on annonce à grand renfort de communication tapageuse des chiffres sidérants de masques vendus au public par certains circuits de distribution", tonnent-ils dans ce texte intitulé "Les masques tombent".
"C'est la surenchère de l'indécence"
"Aujourd'hui, la consternation s'allie au dégoût", déclarent les professionnels de santé alors que les annonces se sont succédé mercredi et jeudi de la part de toutes les grandes enseignes (Auchan, Leclerc, Intermarché, Carrefour...).
"Où étaient ces masques quand nos médecins, nos infirmiers, nos pharmaciens, nos chirurgiens-dentistes, nos masseurs-kinésithérapeutes, nos pédicures-podologues, nos sages-femmes mais aussi tous nos personnels en prise directe avec la maladie tremblaient et tombaient chaque matin ?" s'interrogent-ils.
100 millions par ici, 50 millions par là. Qui dit mieux ? C'est la surenchère de l'indécence.
Les ordres nationaux des professionnels de santédans un communiqué
"Comment nos patients, notamment les plus fragiles, à qui l'on expliquait jusqu'à hier qu'ils ne pourraient bénéficier d'une protection adaptée, vont-ils comprendre que ce qui n'existait pas hier tombe à profusion aujourd'hui ?" déplorent encore les signataires.
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