Marché du prêt-à-porter : le recul en 2020 "va être supérieur" à celui "observé entre 2007 et 2019", prévient l'Observatoire économique de l’Institut français de la mode
Pour Gildas Minvielle, directeur de l’Observatoire économique de l’Institut français de la mode, le recul pour le marché du prêt-à-porter devrait être de 20% en 2020. À titre de comparaison, "entre 2007 et 2019, le marché a perdu 17%" précise-t-il.
"On prévoit un recul de 20% sur le marché du [prêt-à-porter] en 2020", a indiqué sur franceinfo ce lundi Gildas Minvielle, directeur de l’Observatoire économique de l’Institut français de la mode, alors que Camaïeu, en redressement judiciaire, vient de trouver un repreneur. Ce recul du marché du prêt-à-porter "va être supérieur au recul que l'on a observé entre 2007 et 2019, c'est-à-dire qu'entre 2007 et 2019, le marché a perdu 17%. Là, en une année, on risque de perdre 20%." "Il est évident qu'on était dans un contexte difficile" avant l'épidémie de coronavirus. "Je vous rappelle que l'année dernière, le marché français avait reculé de 1%."
Les enseignes en retard sur le commerce en ligne
La crise sanitaire s'ajoute à des difficultés structurelles, notamment pour le "segment du moyenne gamme" qui est "particulièrement fragile". "Les acteurs y sont très nombreux", indique Gildas Minvielle. "Il faut se rappeler que des enseignes comme Camaïeu, qui sont des enseignes françaises très importantes et historiques, ont connu des périodes de croissance très soutenues pendant les années 1980, les années 1990. Le marché français était un marché qui était alimenté par des enseignes françaises principalement. Et puis il y a eu l'arrivée des enseignes étrangères qui sont venues concurrencer les chaînes nationales. On a vu arriver Zara, H&M, Uniqlo, Primark, etc. C'est un univers extrêmement concurrentiel." Ensuite, "les distributeurs ont sans doute ouvert trop de magasins par rapport à un marché qui n'était pas suffisamment soutenu pour absorber toutes ces ouvertures."
Enfin, les enseignes françaises ont "pris avec un peu de retard" le "tournant d'internet". "Le e-commerce en France c'est en gros 15%" alors qu'on "peut observer que dans certains pays, par exemple les pays du nord de l'Europe, c'est davantage."
"Il n'est pas exclu que d'autres acteurs connaissent des difficultés c'est certain", estime Gildas Minvielle. "Les difficultés qu'on observe aujourd'hui, je ne serai pas surpris qu'elles perdurent dans la mesure où c'est vrai qu'on n'a pas retrouvé un retour à la normale de la consommation. Ce fameux retour à la normale il prend du temps, il va être progressif."
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