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Coronavirus : "Il faut que chacun se sente responsable de la mise en place des mesures de protection et de limitation de diffusion", estime un épidémiologiste

Selon Bruno Hoen, directeur de la recherche médicale à l’Institut Pasteur, nous sommes dans une situation de "circulation diffuse" du Covid-19 et non plus face à un "nombre limité de clusters bien identifiés".

Article rédigé par franceinfo
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Des promeneuses portant un masque le long de la plage de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), le lundi 3 août 2020. (GAIZKA IROZ / AFP)

La France enregistre plus de 3 300 nouvelles contaminations au coronavirus depuis trois jours et 29 admissions en réanimation entre dimanche 2 et lundi 3 août. La tendance est à une hausse de la circulation du virus. Ces chiffres "traduisent une reprise de la circulation avec un niveau qui croit régulièrement, mais pas encore de façon très importante", a jugé lundi sur franceinfo l'épidémiologiste Bruno Hoen, directeur de la recherche médicale à l’Institut Pasteur.

Un virus diffus qui ne se limite plus à quelques clusters

"On se trouve dans le scénario de reprise diffuse et de circulation diffuse du virus sur l'ensemble du territoire, décrit Bruno Hoen. C'est la situation dans laquelle on a le moins de moyens d'action ciblées possible, et où il est indispensable de mettre en œuvre toutes les mesures, en particulier les mesures barrières, pour empêcher la poursuite de cette tendance."

Bruno Hoen précise que, "quand on a un nombre limité de clusters bien identifiés, on peut mettre en place des mesures pour circonscrire ces clusters. On peut, en mettant les moyens, y arriver. Mais quand on est dans cette situation de circulation diffuse, il faut que chacun se sente responsable de la mise en place des mesures de protection et de limitation de diffusion".

Supprimer les rassemblements "non nécessaires"

Pour limiter cette propagation, l'application StopCovid "ne nous aidera pas beaucoup dans le suivi et le contrôle de l'épidémie", estime l'épidémiologiste.

Les tests sont disponibles, accessibles. Il y a encore dans un certain nombre d'endroits des lenteurs pour obtenir les résultats, ça peut dépasser 48 heures mais globalement, ça marche plutôt bien.

Bruno Hoen, directeur de la recherche médical à l'Institut Pasteur.

Bruno Hoen fait toutefois remarquer que l'essentiel est que se décident à faire un test "tous les gens qui doivent y arriver, c’est-à-dire ceux qui ont des symptômes. Il ne faut pas attendre d'être dans une forme grave du Covid pour évoquer le diagnostic".

Le port du masque dans la rue reste important "en particulier dans les endroits des villes où il y a une forte densité de population. Dans un marché, sûrement. Quand il y a des occasions d'être à moins d'un mètre de distance d'autres personnes, il est vraiment indispensable de mettre le masque". Pour le moment, il n'y a "pas d'autres" moyen pour limiter la propagation, souligne Bruno Hoen. "Le masque, la distance physique, le gel. Et puis, il ne faut pas l'oublier la limitation, et peut être même la suppression, de tous les rassemblements non nécessaires de personnes."

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