Rentrée scolaire : "Si les enfants se présentent sans masque, et qu'on n'en a pas assez, on fera sans masque", assure un directeur d'école
"Avant les vacances, cela ne posait aucun problème qu'il n'y ait pas de masques. Et puis, tout à coup, ça devient indispensable". Olivier Flipo, directeur d'école à Cergy dans le Val-d'Oise, regrette aussi la suppression du temps de préparation pour l'hommage à Samuel Paty, "comme si on avait oublié [ce] lâche assassinat".
Les enfants reprennent le chemin de l'école lundi 2 novembre avec une nouvelle directive : masque obligatoire à partir de 6 ans. Olivier Flipo, directeur d'école à Cergy dans le Val-d'Oise et délégué SE-UNSA 95, a affirmé lundi 2 novembre sur franceinfo que "si les enfants se présentent sans masque, et qu'on n'en a pas assez, on les prendra et on fera sans masque". Entre contexte sanitaire et hommage à Samuel Paty, c’est une rentrée particulière pour les directeurs d’établissements scolaires et les enseignants.
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franceinfo : Vous regrettez la suppression du temps de préparation pour l’hommage à Samuel Paty ?
Le gouvernement fait un peu comme si on avait oublié le lâche assassinat de Samuel Paty quelque part. On a une suppression du temps d’échange qui était nécessaire entre personnels. On a une suppression du temps de préparation des interventions avec les élèves. Ce n'est pas forcément évident d’aborder ces sujets avec les élèves. Il était absolument nécessaire que tout le monde, que les enseignants, que l'ensemble des personnels puissent échanger et voir comment on allait aborder ce sujet.
Il y a une non-reconnaissance de la souffrance et de l'inquiétude des personnels dans le cadre de cette rentrée.
Olivier Flipo, directeur d'école à Cergy dans le Val-d'Oise et délégué SE-UNSA 95à franceinfo
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Avez-vous assez de masques pour assurer le protocole sanitaire ?
Il y a des parents qui, encore hier dimanche, m'ont prévenu en disant : 'Je suis désolé, je n’en ai pas trouvé'. Avant les vacances, cela ne posait aucun problème qu'il n'y ait pas de masques. On nous disait même : 'Vous risquez rien. Tout va bien'. Et puis, tout à coup, ça devient indispensable. Si les enfants se présentent sans masque, et qu'on n'en a pas assez, eh bien on les prendra et on fera sans masque avec ceux qui n'ont pas de masque. Comment peut-on faire autrement ? Vous savez, nous, les directeurs d'école, enseignants, on fait ce qu'on nous demande, mais on fait avec ce qu'on a. On ne va pas inventer des masques si on n'en a pas. Bien évidemment, si on a assez de masques, tout le monde portera son masque.
Vous devez aussi assurer la sécurité de votre établissement. En avez-vous les moyens ?
C'est un truc absolument incroyable. On connaît la situation des directeurs d'école dans toutes les écoles de France, où on a bien souvent une classe à mener en parallèle, où on est seul, où on n'a pas d’assistance. On n'a pas de gardien. On a reçu une note qui, je pense, doit émaner du ministère de l'Intérieur où on nous demande de "mettre en œuvre un certain nombre d'éléments dans les différents établissements"/
Entre autres, 'contrôler les sacs à l'entrée, systématiquement ou de façon aléatoire, de toute personne pénétrant dans l'enceinte de l'établissement, élèves comme adultes, contrôler et relever l'identité des personnes extérieures de façon systématique'.
Olivier Flipo, directeur d'écoleà franceinfo
Encore une fois, ces règles, ces consignes émanent de gens qui sont très, très, très, très loin de la réalité. On affiche et nous, sur place, on doit se débrouiller.
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