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Nouveau monde. Entre problèmes techniques et politiques, l’application StopCovid peine à voir le jour

Les choses se compliquent du côté de l’application de suivi de l’épidémie Covid-19. De nombreux acteurs planchent sur la question.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
S'aider de son smartphone pour trouver un bon restaurant ou un bar sympathique. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

Deux projets d’applications pour un seul virus et beaucoup de questions. Les choses se compliquent en coulisses pour la préparation de la fameuse application mobile de suivi de l’épidémie.

D’un côté, il y a la fameuse application StopCovid, initiée par le gouvernement, en préparation avec l’Inria (Institut national de la recherche en informatique). De l’autre, il y a un projet d’application, qui s’appellerait StopC19, sur lequel travaillent l’opérateur Orange en partenariat avec d’autres sociétés spécialisées, comme Capgemini, Dassault Systèmes, Sopra-Steria, etc. Des régions ont eu, semble-t-il, des contacts, avec Orange pour éventuellement tester cette application, notamment l'Ile-de-France, les Hauts-de-France et l'Auvergne-Rhône-Alpes.

Quelles différences entre les projets ?

Ce que l’on sait, c’est que tout le monde travaille sur l’utilisation du Bluetooth, sans géolocalisation par GPS. Rappelons le principe : lorsque le téléphone d’une personne contaminée croise les téléphones d’autres personnes pendant au moins cinq minutes, les autres personnes sont prévenues afin qu’elles puissent se faire tester et prendre d’éventuelles mesures de confinement, y compris si c’est plusieurs jours après la rencontre.

Ce qui coince, c’est surtout la question du traitement des données et de la protection de la vie privée. D’un côté, les développeurs de l’application gouvernementale StopCovid s’arrachent les cheveux pour faire en sorte que ce soit complètement anonyme, mais sans utiliser, si possible, la solution clé en main proposée par Apple et Google. De l’autre côté, Orange et ses partenaires affirment que l’anonymat serait préservé avec l’application StopC19 mais sans donner d’explication technique précise qui permettrait d’en avoir le cœur net.

Pas la panacée

On ne sait pas, pour l’instant, quand ces applications seront prêtes. Du côté de chez Orange, on précise qu’il n’y a pas de concurrence entre les projets et qu’à l’arrivée il n’y aura qu’une seule application. On voit bien que le sujet est sensible et devient politique. Les députés doivent voter la semaine prochaine pour ou contre la mise en place de StopCovid. Il y a des incertitudes et des problèmes techniques.

Ce qui est certain, c’est qu’une application, quelle qu’elle soit, ne sera absolument pas une solution miracle à elle toute seule. Elle permettra de suivre l’évolution de l’épidémie et de donner des consignes personnalisées de prévention mais n’aura de sens que s’il y a parallèlement une campagne de tests à grande échelle. Elle ne protégera pas les utilisateurs et il faudra plus que jamais à porter des masques.

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