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Nouveau monde. HouseParty, Zoom… Gare aux risques pour la vie privée avec ces applications vidéo

Avec le confinement, l’utilisation des applications de communication en vidéo explose. Cependant, certaines posent des questions liées à la confidentialité des données.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Un apéro en ligne pendant le confinement, à Montpellier le 30 mars 2020 (GUILLAUME BONNEFONT / MAXPPP)

L’application Houseparty est l’une des grandes découvertes de ce printemps 2020 pour beaucoup d'internautes. Cette petite application sur smartphone, qui existe depuis 2016, permet de communiquer très facilement en vidéo, par petits groupes jusqu’à huit personnes. En ces temps de confinement, c’est l’appli idéale pour garder le contact, notamment lors des "cyber-apéros" très en vogue. Il y a aussi des petits jeux multijoueurs. Bref, tous les ingrédients sont réunis pour qu’HouseParty rencontre un énorme succès au point d’être l’une des applis les plus téléchargées dans de nombreux pays. Cependant, prudence. HouseParty est du genre intrusive. 

HouseParty : l’appli un peu trop conviviale

D’abord, l’appli s'appuie sur vos contacts existants. À l’installation, elle demande à récupérer vos contacts Facebook et Snapchat. C’est pratique car cela permet d’entrer en contact rapidement avec les autres mais ce n’est pas sans risque. D’une part, tous ces contacts peuvent voir dès que vous êtes en ligne sur HouseParty et vous solliciter, même si vous n’avez pas forcément envie de leur parler. D’autre part, si vous n’activez pas le mode privé, n’importe lequel de vos contacts (ou ceux de vos amis) peut entrer en communication vidéo avec vous sans crier gare. Si vous êtes en "tenue de confinement", c'est-à-dire un peu négligée, cela peut surprendre…

HouseParty est également accusée d’un problème plus grave. Selon des messages publiés par des utilisateurs sur les réseaux sociaux, l’application permettrait de pirater vos autres comptes, notamment Instagram, Netflix, Spotify ou encore PayPal. Toutefois, attention. Cette accusation semble loin d’être vérifiée. Les éditeurs d’HouseParty affirment que c’est faux. Ils offrent même une récompense d’un million de dollars à quiconque arrivera à prouver qu’il s’agit d’une campagne de dénigrement. Le problème pourrait aussi venir de personnes peu prudentes qui utilisent les mêmes mots de passe pour tous leurs comptes ou les partagent un peu trop rapidement avec leurs amis.

Zoom : des échanges pas sécurisés à 100%

Autre application de vidéo très prisée en ce moment : Zoom. Il s’agit encore d’un logiciel bien pratique en période de confinement pour rester en contact avec ses amis ou ses relations professionnelles. Cependant, on s’est aperçu que Zoom envoyait certaines informations concernant ses utilisateurs à… Facebook (lorsque ceux-ci se connectaient via le système d’authentification du réseau social). Alertés, les éditeurs de l’application affirment cependant qu’ils ont récemment rectifié ce problème.

Ensuite, il y a ce qu’on appelle les "zoom bombing", c'est-à-dire l’irruption inopinée de personnes non invitées dans des conversations vidéo. Certains groupes ont vu débouler des interlocuteurs inconnus et même apparaître des images pornographiques. Le problème vient du fait que certains organisateurs de réunions Zoom à large audience publient les liens de connexion sur les réseaux sociaux et laissent entrer n’importe qui. C’est donc à eux de prendre les précautions nécessaires.

Enfin, un autre point plus technique concernant Zoom peut faire tiquer : les conversations audio et vidéo ne seraient pas chiffrées (c'est-à-dire protégées) de bout en bout. Elles transiteraient en clair sur les serveurs de la société et donc pourraient être, potentiellement, surveillées. Les responsables de Zoom, évidemment, s’en défendent et assurent qu’ils garantissent la confidentialité des échanges des utilisateurs.

Bref, si ces applications de communication en vidéo semblent bien pratiques en ces temps de confinement, il ne faut cependant pas les utiliser à la légère. Il convient d’effectuer, lorsque c’est possible, les bons réglages concernant la protection de la vie privée.

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