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"On a multiplié par 12 les quantités disponibles" : l'industrie pharmaceutique tente de faire face à la demande de curare, contre le Covid-19

Les malades du coronavirus admis en réanimation nécessitent une médication importante. Face à la pandémie mondiale de coronavirus, l'approvisionnement de certaines molécules, comme le curare, est devenu difficile en Europe, car les principes actifs des médicaments utilisés proviennent souvent produits en Asie. 

Article rédigé par Laurent Kramer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Les patients Covid-19 placés en réanimation multiplient par 15 les besoins des hôpitaux en curare. (photo d'illustration) (REMY PERRIN / MAXPPP)

Avec près de 7 000 patients atteint d'une forme grave du Covid-19 en réanimation, les hôpitaux doivent faire face à un afflux inédit, et leurs besoins en médicaments s'en ressentent. Pour intuber un patient en détresse respiratoire, et le maintenir ainsi plusieurs jours voire semaines, le personnel médical a besoin de quinze fois plus de curare, utilisé pour le relâchement musculaire, qu'en temps normal. 

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Située aux Pays-Bas, l'une des rares usines pharmaceutiques d'Europe capables de fournir la France en produits anesthésiants tourne 24 heures sur 24 explique Clarisse Lhoste, présidente de MSD France, filiale du laboratoire américain Merck & Co : "Notre site de production a triplé sa capacité de production, et en France spécifiquement, on a réussi à multiplier par 12 les quantités disponibles pour le marché français." 

Des principes actifs produits en Asie

Mais aller encore au-delà de ces cadences pour fabriquer suffisamment de curare de synthèse afin de satisfaire la demande en Europe demanderait plus de six mois à l'industrie pharmaceutique. La délocalisation en Chine, ou en Inde, de l'essentiel des anesthésiants génériques rend la chaîne d'approvisionnement européenne totalement dépendante, et aujourd'hui très fragile souligne la cheffe d'entreprise : "Avoir les sites en Europe dans un but d'indépendance sanitaire me semble important, en apprenant de cette crise là." "Il me semble indispensable de travailler au niveau européen sur une politique sanitaire", ajoute-t-elle.

En l'absence d'alternative dans les mois qui viennent, le personnel médical adapte donc les quantités d'anesthésiants et de curare au strict minimum pour économiser les stocks. 

Réécoutez le reportage de Laurent Kramer sur l'approvisionnement en curare.

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