"On est privilégiés, on peut sortir plusieurs heures sans voir personne" : la Lozère espère un déconfinement aussi serein que le confinement
Avec un seul mort jusqu'à présent, la Lozère est le département le moins touché de France par l'épidémie de Covid-19. Le confinement y a donc été plus facile à vivre qu'ailleurs grâce, aussi, à une très faible densité et au bon sens des habitants.
"On a de la chance par rapport à la ville, on est moins confinés que d'autres", estime Ludovic, agent territorial. Il fait la queue au bureau de tabac sur l’esplanade de Florac Trois Rivières, sous les platanes qui déploient leurs feuilles de printemps. Ce qui change par rapport à un printemps habituel, c’est qu’il n’y a pas les traditionnelles terrasses sous les arbres. "L'esplanade est un lieu de convivialité où on discute, où on se rencontre et c'est ça qui me manque le plus", confie Christian Huguet, le maire.
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Alors que le déconfinement commencera progressivement en France à partir du 11 mai, dans les rues de Florac, commune de près de 2 000 âmes, peu de personnes portent un masque. "J'essaie de mettre un masque mais je suis bien le seul", constate Christian Huguet. "Les Floracois ont bien pris l'habitude de rester à un mètre de distance, par contre le masque, c'est difficile et on ne voit pas de gens masqués", précise l'élu. Sans doute parce que, ici, les distances physiques imposées sont faciles à respecter. "En Lozère, il n'y a pratiquement pas de cas de Covid-19. On est privilégiés. On peut tous sortir, marcher pendant plusieurs heures sans voir personne. On est vraiment tranquilles", explique Christian Huguet.
Des communes qui s'adaptent
Sur la corniche des Cévennes, Sainte-Croix-Vallée-Française, commune d'environ 300 habitants, est traversée par le Gardon. Un marché couvert prend habituellement place sur le pont qui relie les deux rives. "On l'a fermé assez tôt", raconte Jean Hannart, le maire. "Les agriculteurs du coin étaient fort mécontents, du coup on l'a ouvert dans la cour de l'école", poursuit-il.
Le seul restaurant de la commune, le Baraka, est fermé. Alors pour garder le lien, Delphine, la gérante, a mis une table devant sa porte et cuisine des plats à emporter, snacks en semaine, plats le week-end. "Le contact n'est pas le même quand même, reconnaît la restauratrice. On se protège les uns des autres, la relation n'est pas la même. Tous les clients qui viennent nous soutiennent et ça me fait chaud au cœur parce qu'ils sont là pour nous. L'été prochain, on sera là et ce sera grâce à eux."
Certains Lozériens, très zen, espèrent qu'avec l'été, les Français, privés de voyages lointains, viendront en Lozère. "À la télé, ils ont dit qu'en Lozère il n'y avait personne de malade, ils vont tous venir chez nous", s'exclame en riant Daniel, un habitant de Sainte-Croix-Vallée-Française.
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