"On ne va pas se mentir, c’est catastrophique" : au Cap d'Agde, le secteur du tourisme s'inquiète de la fermeture d'établissements dans le camp naturiste
Le préfecture a décidé, depuis lundi, de la fermeture de 17 établissements du village naturiste du Cap d’Agde pour une durée de quinze jours en raison de nombreux cas de coronavirus.
Ciel bleu et 30 degrés et pourtant, l’heure est au rangement pour Karim Issartel, directeur du Waiki Beach, un restaurant, bar, et piscine au cœur du village naturiste au Cap d'Agde. "On est en train d’avancer prématurément notre fermeture, explique le directeur de l’établissement. Ça consiste à tout mettre en hivernage : la cuisine, la plage, le matériel de sonorisation,etc..."
Depuis lundi 24 août, 17 établissements du village naturiste du Cap d’Agde sont fermés sur décision préfectorale pour une durée de quinze jours. L’arrêté fait suite à des relevés de contamination au coronavirus très importants chez les personnes ayant fréquenté le village naturiste, jusqu’à 30% sur une journée. Une situation sanitaire très localisée, mais qui a des conséquences économiques sur toute la station balnéaire.
Au Waiki Beach, qui emploie 25 salariés, jusqu’à 500 personnes peuvent se retrouver certains soirs. Comme les 17 autres établissements qui ont fermé, il avait reçu un premier avertissement de la part des autorités sanitaires. Alors même si la fermeture ne dure que quinze jours, Karim Issartel préfère arrêter sa saison car les clients sont partis : "On ne va pas se mentir, c’est catastrophique. Je pense qu’on perd 50% de notre chiffre d’affaires, et ça fait très mal à toute la station."
"Ça serait bête de perdre le mois de septembre"
À deux kilomètres du village naturiste, en centre-ville, Mélanie Blouet gère l’hôtel Bellevue. Elle est membre du club des hôteliers du Cap d’Agde. "On a eu quelques annulations", indique-t-elle.
Tous les jours, chaque hôtelier a des appels de clients qui, à la suite des images qu’ils ont vues à la télé, s’inquiète de la propagation du coronavirus sur le Cap d’Agde.
Mélanie Blouet, hôtelièreà franceinfo
Ces professionnels du tourisme sont maintenant inquiets des conséquences sur le mois de septembre, comme Anne-Lise Babau, au restaurant le Flamand rose situé à côté du secteur naturiste : "J’ai peur qu’il y ait des annulations de réservations sur les résidences tout autour de plage de la Roquille parce que les gens ne comprennent pas forcément que le camp naturiste et le reste du Cap d’Agde sont différents. Ça serait bête de perdre le mois de septembre."
Un camp naturiste important en termes d'image
Le secteur naturiste du Cap d’Agde, avec son accès privé, représente moins d’un cinquième des 250 000 habitants estivaux. Il compte beaucoup en termes d’image, mais Le maire d’Agde, Gilles d’Ettore, tient à relativiser la décision du préfet : "Dans la mesure où nous avions beaucoup de contaminations enregistrées sur les premiers dépistages, je peux la comprendre. Dix-sept établissements sur 300, c’est une infime minorité qui n’a pas respecté les règles liées au Covid-19.
Je crains toujours à travers ce type de décision que tout le monde soit finalement mis dans le même sac.
Gilles d'Ettore, maire d'Agdeà franceinfo
Une question d’image d’autant plus importante que 60% des touristes du village naturiste viennent de l’étranger, et constituent la partie la plus aisée, de la clientèle de la station.
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