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#OnVousRépond Covid-19 : les 22 questions que vous vous posez sur les tests PCR

Vous êtes nombreux à nous avoir interrogés sur la stratégie de dépistage française et le fonctionnement des tests PCR, massivement utilisés pour détecter les nouveaux cas de contamination au coronavirus.

Article rédigé par Louis Boy - Alice Galopin
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 26min
Un homme passe un test PCR de dépistage du coronavirus dans une tente sur le parvis de l'hôtel de ville, à Paris, le 4 septembre 2020. (VOISIN / PHANIE / AFP)

Ils sont plus que jamais au cœur de la stratégie face à l'épidémie de Covid-19. Les tests PCR sont désormais effectués au rythme d'un million par semaine en France, pour dépister les personnes porteuses du coronavirus. Et malgré cette accélération, les laboratoires peinent à répondre à la demande. Vendredi 11 septembre, le Premier ministre Jean Castex a ainsi reconnu des "temps d'attente trop importants" par endroits, qui ont poussé le gouvernement à décider que des créneaux horaires seraient désormais réservés aux personnes désignées comme "prioritaires" : celles qui ont des symptômes, les contacts rapprochés des personnes positives et les soignants.

>> APPEL A TEMOIGNAGES. Vous avez fait un dépistage du Covid-19 ? Racontez-nous comment s'est passé votre test PCR

Mais si les files d'attente s'allongent, signe que se faire tester est devenu un geste de plus en plus naturel pour les Français, de nombreuses facettes de ces tests restent obscures pour certains d'entre-vous. Par l'intérmédiaire de ce formulaire mis en ligne dans le cadre de notre opération #OnVousRépond, vous avez été nombreux à nous interroger sur leur fonctionnement, leur fiabilité ou encore les règles qui s'appliquent au dépistage. Qu'est-ce qu'un faux positif ou un faux négatif ? Dans quel cas et à quel moment faut-il se faire tester ? Que se passe-t-il si on refuse de le faire ? Voici les réponses à 22 des questions que vous nous avez posées.

1Quand doit-on se faire tester ?

Vous devez être dépisté lorsque vous présentez des symptômes évocateurs du Covid-19 (fièvre, toux, maux de tête, perte du goût et/ou de l'odorat, etc.) ou lorsque vous êtes identifié comme cas contact par l'Assurance-maladie. Dans certaines autres situations, comme avant un voyage à l'étranger ou avant de réaliser une opération chirurgicale, la présentation d'un test négatif peut vous être demandée. Pour vous aider à y voir plus clair, vous pouvez consulter notre infographie.

2Un dépistage est-il quand même nécessaire si on n'a qu'un seul symptôme ?

Difficile à dire car la plupart des symptômes du Covid-19 (fièvre, toux, maux de tête...) sont très généralistes et sont aussi propres à d'autres maladies (grippe, rhume...), explique Mylène Ogliastro, vice-présidente de la Société française de virologie, à franceinfo. De plus, certains patients ne développent qu'un seul symptôme tout au long de la maladie. "Certains n'ont que le nez qui coule par exemple", constate la virologue. Toutefois, certains symptômes sont plus spécifiques au Covid-19. Par exemple, une perte du goût ou de l'odorat doit vous alerter, même en l'absence d'autres signes. Dans tous les cas, si vous n'avez qu'un seul symptôme, même léger, vous pouvez demander conseil à votre médecin qui vous indiquera la marche à suivre.

3Dans quel délai doit-on se faire tester après l'apparition des premiers symptômes ?

Si vous présentez plusieurs symptômes évocateurs du Covid-19, vous devez immédiatement prendre contact avec votre médecin. Il pourra vous délivrer un arrêt de travail et vous prescrire un test de dépistage à réaliser au plus vite. En tant que personne prioritaire, vous bénéficierez dorénavant, d'après les annonces de Jean Castex vendredi, de créneaux réservés, ainsi que de tentes dédiées aux tests des cas les plus urgents, dans les lieux de forte demande. En attendant les résultats du test, vous devez rester chez vous et éviter tout contact. 

4Que doit-on faire si on a été en contact avec une personne positive ?

Si vous vivez sous le même toit que la personne testée positive, l'Assurance-maladie vous contactera pour réaliser un test à faire le plus vite possible, sans ordonnance. Si votre test est négatif, "il faut rester en isolement jusqu'à la guérison du malade", peut-on lire sur le site Ameli.fr. Une durée d'isolement qui a été ramenée à 7 jours, a annoncé Jean Castex le 11 septembre.

Vous devrez effectuer un nouveau test, sept jours après la guérison de la personne atteinte du Covid-19. Si vous ne vivez pas avec la personne testée positive, il vous faudra effectuer un test sept jours après votre dernier contact avec cette personne, toujours sans ordonnance. Vous devez vous isoler d'ici là et au moins jusqu'à la réception du résultat.

5Que se passe-t-il si on est identifié comme un cas contact alors que l'on n'est pas chez soi ?

Si vous êtes identifié comme cas contact, la règle générale veut que vous vous isoliez le plus rapidement possible, pour éviter une éventuelle propagation du virus. Vous serez alors contacté par l'Assurance-maladie qui vous indiquera la marche à suivre dans votre situation. 

Si vous êtes à l'étranger, le ministère des Affaires étrangères appelle "au civisme et au sens des responsabilités des voyageurs". Contacté par franceinfo, il "recommande de suivre les consignes locales" du pays dans lequel vous vous trouvez, que vous pouvez trouver sur le site du ministère.

Sachez par ailleurs qu'en revenant sur le sol français, la présentation d'un test négatif à l'embarquement ou la réalisation d'un test à votre arrivée à l'aéroport en France pourra vous être demandée, selon le pays dans lequel vous avez voyagé. Vous pouvez consulter les recommandations relatives au pays que vous venez de visiter sur le site Diplomatie.gouv.fr, qui met à jour régulièrement sa liste des pays à risques.

6Peut-on refuser d'être testé ?

En France, il n'existe qu'une seule situation où il est réellement obligatoire de passer un test PCR : le retour de certains pays étrangers à risque, explique à franceinfo l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France. Dans certains cas, c'est le pays de départ qui refuse l'embarquement aux passagers ne présentant pas la preuve d'un test négatif ; dans d'autres, les passagers peuvent embarquer et le dépistage a lieu en France, à leur arrivée à l'aéroport. Si une personne refuse alors d'être dépistée, elle est "mise à l'écart" dans un lieu de l'aéroport prévu à cet effet et les équipes de l'Assurance-maladie sollicitent "un arrêté préfectoral de mise en quatorzaine" au lieu de résidence déclaré par ce voyageur, qui doit s'y isoler.

Jusqu'ici, le respect de cette quatorzaine ne faisait pas l'objet de contrôles : l'Assurance-maladie assurait simplement un suivi auprès d'une personne dans ce cas, en la rappelant régulièrement, "pour lui demander si elle a des symptômes, lui reproposer un test..." Mais le 11 septembre, Jean Castex a annoncé que les mesures d'isolement feraient, de manière général, "l'objet de contrôles", ce qui s'appliquera sans doute aussi à ces voyageurs. Ces refus restent rares : trois jours après l'entrée en vigueur de ces tests, début août, on ne comptait en effet que trois refus en France, assurait alors le ministère de l'Intérieur à 20 minutes.

Les tests recommandés par l'Assurance-maladie quand elle appelle les contacts des personnes dépistées positives ne sont, eux, pas obligatoires, mais simplement fortement conseillées. "Si elles refusent, il n'y a pas de sanctions, mais ces personnes prennent le risque d'être positives, de contaminer les plus fragiles", pointe l'ARS d'Ile-de-France. Là encore, ces personnes font quoi qu'il arrive l'objet d'un suivi médical et sont régulièrement rappelées pour savoir si elles ont été testées et quel est le résultat. "De manière générale, les gens font le test, pour pouvoir reprendre le travail, mais aussi dès lors qu'ils savent qu'ils seront rappelés derrière."  En revanche, comme indiqué par le Premier ministre, le respect de l'isolement qui leur est imposé sera désormais contrôlé. Il n'a pas précisé les modalités de ce contrôle, ni les sanctions encourues.

7Pourquoi n'est-on pas forcément dépisté en même temps que nos contacts symptomatiques ?

C'est une question de timing. "Si on teste trop tôt, le test ne servira à rien", car il faut un temps d'incubation après la contamination pour que le virus soit détectable, explique l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France. "Il faut respecter une temporalité", confirme Lionel Barrand, président du Syndicat des jeunes biologistes.

C'est si la personne présentant des symptômes est finalement déclarée positive que vous serez formellement identifié comme cas contact et que vous devrez réaliser à votre tour un test PCR. "Les équipes de l'Assurance-maladie vous appelleront et vous guideront" sur la marche à suivre, promet l'ARS d'Ile-de-France, qui assure que le résultat du test, pour une personne qui présente des symptômes, est "normalement" communiqué sous 24 heures.

En attendant le verdict, vous pouvez bien sûr prendre le maximum de précautions possibles pour éviter d'attraper ou de transmettre le virus, notamment en évitant les sorties. Si la personne symptomatique est votre enfant, vous devriez par exemple avoir droit à l'activité partielle ou, au moins, au télétravail.

8Doit-on se faire dépister à nouveau si on a été testé négatif mais que les symptômes persistent ?

La sensibilité du test varie selon le moment où le prélèvement a été réalisé. Les résultats d'un test doivent donc être interprétés avec prudence. Si votre dépistage a été effectué avant l'apparition des premiers symptômes, la charge virale, c'est-à-dire la quantité de virus présente dans l'organisme, n'était peut-être pas assez importante pour permettre de le détecter. Si des symptômes apparaissent après le dépistage, il peut donc être utile d'en réaliser un nouveau. Dans ce cas, consultez votre médecin.

Si vous avez effectué votre premier test alors que vous présentiez déjà des symptômes, et que celui-ci s'est révélé négatif, alors vous n'êtes "pas porteur du virus", selon le ministère de la Santé. Dans ce cas, et si les symptômes persistent, "il faut peut-être envisager une autre piste que celle du Covid-19", remarque Mylène Ogliastro. Encore une fois, demandez conseil à votre médecin, qui est la personne la plus à même de vous éclairer sur votre situation.

9Doit-on refaire un test à la fin de la période d'isolement si on a été positif au Covid-19 ?

Vous pouvez tenter de vous faire tester une nouvelle fois, mais ce n'est pas obligatoire. Vous devez cependant rester isolé au moins huit jours à partir de l'apparition des premiers symptômes. Passé ce délai, si les symptômes ont disparu depuis au moins 48 heures, vous pouvez sortir de votre isolement, indique le ministère de la Santé.

10Qu'est-ce qu'un faux positif ?

Pour répondre à cette question, il faut comprendre comment fonctionne le dépistage PCR. Les prélèvements nasaux sont envoyés en laboratoire pour en extraire les molécules d'ARN (l'acide ribonucléique). Celles-ci sont ensuite transformées en ADN, puis amplifiées dans une machine appelée "thermocycleur", jusqu'à la détection, ou non, du matériel génétique du virus. Un faux positif signifie qu'"un morceau d'ADN a été identifié, [à tort], comme étant du Sars-CoV-2", explique Mylène Ogliastro. Dans cette situation, le résultat du dépistage indique que la personne testée est porteuse du Covid-19,alors qu'il n'en est rien.

Reste que la probabilité d'obtenir un résultat faux-positif est extrêmement faible, selon Mylène Ogliastro. "La méthode PCR est fiable à 99%", assure la virologue. La spécificité du test, c'est-à-dire sa capacité à détecter le Sars-CoV-2, et rien d'autre, est très bonne. En théorie, si votre test est positif, "vous aviez du virus en vous au moment du prélèvement", tranche Mylène Ogliastro. Mais en conditions réelles, quelques erreurs peuvent exceptionnellement survenir. En Meurthe-et-Moselle, plusieurs tests réalisés en juin se sont révélés faussement positifs, car le réactif utilisé – un produit qui permet de révéler la présence du virus – était défectueux, rapportait alors France Bleu.

11Pourquoi existe-t-il aussi des faux négatifs ?

Un résultat faux négatif signifie que le test ne repère pas le virus, qui est pourtant bien présent dans l'organisme. Pour que le test PCR détecte le virus, il faut qu'il y ait une quantité suffisante de virus dans le nez au moment du dépistage, explique Mylène Ogliastro. Tout dépend alors du moment où le dépistage est réalisé. 

Avant l'apparition des premiers symptômes, la quantité de virus présente dans le nez est relativement faible et rend la détection du Covid-19 plus compliquée. La même problématique se pose si le test est réalisé plusieurs jours après la disparition des symptômes, car la charge virale tend alors à diminuer. Enfin, un faux négatif peut aussi s'expliquer par une mauvaise technique de prélèvement. Si l'écouvillon n'a pas été suffisamment enfoncé dans le nez, par exemple.

Il est difficile d'estimer le nombre de personnes qui "sont passées entre les mailles du filet", note la virologue. Cependant, plus le test est sensible, plus il a de chance de détecter le virus, même lorsqu'il est présent en faible quantité dans le corps. Cette sensibilité "imparfaite" est estimée à 70%, rapporte la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), faisant du PCR "le meilleur test de détection du Sars-CoV2 actuellement disponible".

12Combien de temps le diagnostic est-il valable ?

Le test PCR permet de savoir si vous êtes porteur du Covid-19 au moment où vous réalisez le prélèvement, comme l'explique le ministère de la Santé. "Il préjuge de votre statut à un instant T", explique la virologue Mylène Ogliastro. Vous pouvez donc être négatif au moment du test et être infecté quelques minutes plus tard.

13Pourquoi les prélèvements sont-ils réalisés dans le nez et pas dans la gorge ? 

Tout simplement parce que c'est dans les cellules du nez que le virus est le plus facilement détectable. "Même si on peut trouver le virus dans la salive et la gorge, il est davantage présent dans les cellules ciliées de l'arbre respiratoire", détaille Laurent Andreoletti, professeur de virologie à la faculté de médecine de Reims, dans les colonnes du Monde (article payant). Le prélèvement nasal permet également de repérer l'infection au plus tôt. Le Sars-CoV-2 étant un virus respiratoire, il se développe d'abord dans le nez, avant d'éventuellement migrer dans la salive.

14Pourquoi certains prélèvements sont réalisés dans les deux narines et d'autres dans une seule ?

En France, la consigne officielle est de tester les deux narines, "afin d'éviter les faux négatifs", explique le ministère de la Santé. "Quand on fait le test en nasopharyngé, c'est-à-dire lorsqu'on arrive à aller derrière, jusqu'au nasopharynx, il est possible de réaliser le prélèvement sur une seule narine, détaille Lionel Barrand. Mais s'il y a un blocage ou une déviation de la cloison nasale, on peut tester les deux narines, avec le même écouvillon." Le plus sûr reste toutefois d'effectuer le prélèvement dans les deux narines, pour récupérer la plus grande quantité de virus, s'il est présent dans l'organisme, recommande le biologiste.

15Pourquoi des résultats peuvent-ils être différents d'un laboratoire à l'autre ?

"Une fois que votre prélèvement arrive en laboratoire pour être analysé, ce sont des protocoles standardisés qui s'appliquent", assure la virologue Mylène Ogliastro. "La variable se situe en amont, au moment du prélèvement." "On ne fait pas tous le prélèvement de la même manière", avance le biologiste Lionel Barrand. Si vous avez fait deux tests PCR, dans deux laboratoires distincts, et que les deux résultats ne sont pas concordants, c'est peut-être que l'un des prélèvements a été mal réalisé. Il est également possible que les deux tests aient été effectués peu de temps après l'infection, ou en fin de maladie, à un moment où la quantité de virus présente dans l'organisme était faible, rendant la détection du virus plus incertaine.

16Le test PCR est-il douloureux ?

Si le prélèvement PCR est rapide – entre 15 et 30 secondes –, il peut tout de même paraître "désagréable", concède le gouvernement. Reste que la douleur est une donnée subjective et varie selon la sensibilité de chacun. "Cela peut dépendre de la personne qui effectue le prélèvement, qui peut être plus ou moins habituée à réaliser cette opération, remarque Mylène Ogliastro. Il y a aussi une question de physiologie, et l'accès aux cellules du nez peut-être plus ou moins difficile."

Douloureux ou pas, le test PCR n'est pas dangereux pour la santé. Contrairement à ce qu'affirment certaines publications relayées sur les réseaux sociaux, l'écouvillon ne risque pas d'endommager le cerveau. Le prélèvement peut éventuellement provoquer une petit rupture des capillaires sanguins et entraîner un petit écoulement sanguin, "mais c'est absolument sans danger", certifie Mylène Ogliastro. "Si on rencontre un blocage, il ne faut pas forcer, et essayer sur l'autre narineL'objectif c'est d'y aller doucement pour ne pas provoquer de saignement", assure Lionel Barrand. Par ailleurs, pour les enfants ou les personnes présentant des cavités nasales étroites, il existe des écouvillons plus fins, ajoute le biologiste.

17Peut-on être testé gratuitement plusieurs fois ?

Oui. Les dépistages PCR sont pris en charge à 100% par l'Assurance-maladie, peu importe le nombre de tests que vous réalisez. "Il peut néanmoins être demandé parfois d'avancer les frais de réalisation du test au moment du rendez-vous au centre de dépistage", précise le site du gouvernement. Si c'est le cas, l'ensemble vous sera remboursé via une feuille de soin.

18Qui sont les personnes testées ? Combien se sont fait dépister plusieurs fois ?

Sur le site de l'observatoire Géodes, lancé par Santé publique France, plusieurs données sont disponibles sur le profil des personnes testées (tranche d'âge, département de dépistage, etc.). Par exemple, 89 personnes âgées de 20 à 29 ans ont réalisé un dépistage en Ille-et-Vilaine, dimanche 6 septembre. 

En revanche, il apparaît plus compliqué de connaître la part des personnes qui ont réalisé plusieurs tests. Contacté par franceinfo, Santé publique France n'a pu nous éclairer sur ce point. La direction générale de la santé n'a de son côté pas encore répondu à nos sollicitations. 

19Y a-t-il beaucoup de gens qui se font tester sans présenter de symptômes ?

Sur le site de l'observatoire Géodes, aucune indication ne figure sur les motivations des personnes testées (cas contact, présence de symptômes, test exigé avant un voyage, simple curiosité...). Contacté par franceinfo, Santé publique France n'a pas pu nous préciser si cette donnée est introuvable, car jugée non pertinente par les autorités sanitaires pour le suivi épidémique, ou si sa publication constituerait une atteinte à la vie privée ou au secret médical. Au moment où nous écrivons cet article, la direction générale de la santé n'avait quant à elle pas encore répondu à nos sollicitations. 

20Existe-t-il des alternatives aux tests PCR ?

Pour l'instant, le dépistage par test PCR est la méthode privilégiée pour détecter les cas de Covid-19 en France, car c'est la plus fiable. Des alternatives sont toutefois à l'étude. Des tests antigéniques, censés pouvoir donner un résultat en quelques minutes, contre plusieurs heures pour un test PCR, ont ainsi été mis en place dans les hôpitaux parisiens.

Mais cette méthode de dépistage rapide, qui s'effectue également via un prélèvement nasal, est moins sensible que les tests PCR et ne détecte que les personnes ayant une charge virale importante. L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris estime donc qu'un résultat positif devra être "impérativement confirmé" par PCR, qui reste "le test de référence"

Le gouvernement attend aussi le développement d'un autre mode de test, celui-ci salivaire, aussi rapide et moins désagréable. Pour l'heure, "ils sont en cours de mise au point car leur niveau de sensibilité pose question", détaille Mylène Ogliastro. Reste enfin la piste des chiens renifleurs, jugée très prometteuse par la virologue. "Quand on est malade, nos sécrétions changent et elles ont une odeur différente que les chiens sont capables de détecter", avance la chercheuse. Encore faut il pouvoir les entraîner, ajoute-t-elle.

21Les tests PCR sont-ils les seuls pris en compte dans les chiffres des nouvelles contaminations en France ?

Oui. Les données présentées dans le tableau de bord de suivi de l'épidémie du gouvernement, qui recense notamment l'évolution du nombre de cas, sont issues du système d'information de dépistage SI-DEP. Il s'agit d'un fichier "où sont systématiquement enregistrés les résultats des laboratoires des tests PCR réalisés par l'ensemble des laboratoires de ville et établissements hospitaliers concernant le Sars-CoV-2", depuis le 13 mai, indique le gouvernement.

22Pourquoi les cabinets médicaux ne font-ils pas de tests PCR ?

Effectivement, les dépistages ne sont pour l'instant pas pratiqués dans les cabinets médicaux. Les tests PCR "ne sont pas facilement déployables", explique le médecin généraliste Yvon Le Flohic, à franceinfo. Car pour réaliser un test PCR, il faut du personnel qualifié pour faire des prélèvements nasaux et des machines, les "thermocycleurs", pour les analyser.

S'ils gagnent en fiabilité, les tests salivaires, encore en cours de mise au point, pourraient changer la donne. Plus facilement réalisables que les dépistages PCR, ils pourraient notamment être disponibles dans les cabinets médicaux, espère Franck Molina, directeur de recherche du CNRS à Montpellier (Hérault), à la tête d'un projet de test salivaire baptisé "EasyCov". 

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