Covid-19 : "La priorité vaccinale est nécessaire" mais "pas suffisante", estime l'épidémiologiste Mahmoud Zureik
L'épidémiologiste salue les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la diffusion du Covid-19 mais aurait voulu que le protocole sanitaire soit renforcé dans les écoles, bars et restaurants.
"On est dans la priorité vaccinale, dans le tout vaccinal, ce qui est évidemment indispensable et nécessaire", a réagi lundi 27 décembre sur franceinfo Mahmoud Zureik, professeur d'épidémiologie et de santé publique à l’université de Versailles-Saint-Quentin et directeur d’Epi-Phare, après les nouvelles mesures annoncées par le gouvernement pour enrayer l'épidémie de Covid-19. Mais ce ne sera "pas suffisant", alerte Mahmoud Zureik. "Il faut d'autres mesures. Il faut dire à nos concitoyens que cela ne va pas suffire. On doit faire encore des efforts, même s'ils ne sont pas agréables."
Mahmoud Zureik juge tout de même positivement les annonces de Jean Castex. "C'est la première fois que l'on explique très clairement la différence de l'efficacité des vaccins sur la transmission et sur les formes graves." Cela répond "à beaucoup de questions" des personnes se demandant : "J'ai eu le virus" alors que "je suis vacciné".
Le Premier ministre a également annoncé l'obligation du port du masque dans les centre-villes, sous la décision des préfets. "C'est efficace quand il y a un marché de Noël, dans une file d'attente ou devant un commerce", souligne Mahmoud Zureik. Selon l'épidémiologiste, l'effet est "probablement très limitée. Ce qu'il faut, c'est surtout limiter la contamination à l'intérieur". Il préconise "le port de masques à l'intérieur, dans des endroits peu ventilés où la contamination est beaucoup plus importante".
Rétablir des jauges "dans les endroits où le virus se transmet'
Mahmoud Zureik estime également qu'"imposer" une augmentation du télétravail, comme l'a annoncée le gouvernement, c'est "efficace, à partir du moment où l'on réduit les interactions sociales et où l'on protège aussi les employés et les salariés qui sont fragiles".
L'épidémiologiste aurait enfin aimé "des mesures de prudence plus fortes pendant les 15 jours qui viennent", car cela "va se jouer sur le degré de gravité d'Omicron". Mahmoud Zureik aurait souhaité "rétablir des jauges dans les endroits où le virus se transmet, dans les bars et les restaurants".
En milieu scolaire, "il faut absolument travailler sur la ventilation, sur la qualité de l'air à l'école", insiste aussi l'épidémiologiste qui constate la faiblesse du nombre de tests dans les établissements. "L'année dernière, il y a 14 mois, on commençait à parler d'un million de tests", rappelle Mahmoud Zureik. Selon lui, "on arrive péniblement à 200 000 par semaine. Donc on est très loin du compte. On garde les écoles ouvertes, mais malheureusement, non-sécurisées".
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