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Dose de rappel et pass sanitaire, allocations chômage, retraites... Ce qu'il faut retenir des annonces d'Emmanuel Macron

Le chef de l'Etat a annoncé mardi soir lors d'une allocution que les plus de 65 ans concernés par une troisième dose du vaccin contre le Covid-19 devront "justifier d'un rappel" à partir du 15 décembre pour "prolonger la validité" de leur pass sanitaire.

Article rédigé par franceinfo
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Emmanuel Macron à l'Elysée, à Paris, le 3 novembre 2021.  (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

Pour la neuvième fois depuis le début de la pandémie de Covid-19, Emmanuel Macron s'est adressé aux Français lors d'une allocution télévisée, mardi 9 novembre. Le président de la République a notamment parlé de la reprise épidémique et de la dose de rappel du vaccin contre le Covid-19, qui sera obligatoire pour les plus de 65 ans à partir du 15 décembre "pour prolonger la durée de validité" du pass sanitaire. Outre l'épidémie, il a également parlé de ses projets pour la fin du quinquennat, notamment sur le front des retraites. Voici ce qu'il faut retenir des principales annonces du chef de l'Etat. 

Le pass sanitaire conditionné à la dose de rappel pour les plus de 65 ans

C'était l'une des mesures les plus attendues. "A partir du 15 décembre, il vous faudra justifier d'un rappel pour prolonger la validité de votre pass sanitaire", a déclaré Emmanuel Macron, rappelant qu'une "campagne a été lancée depuis la fin de l'été pour tous les plus de 65 ans et les plus fragiles". Le chef de l'Etat souhaite désormais l'accélérer. 

Les Français actuellement éligibles pour recevoir une troisième dose de vaccin contre le Covid-19 sont les plus de 65 ans, les soignants, les personnes qui souffrent d'obésité et les victimes de comorbidités qui ont été vaccinés il y a plus de six mois. Peu après l'allocution présidentielle, l'Elysée a précisé que cette obligation ne concernait, dans un premier temps, que les plus de 65 ans. Les plus fragiles, c'est-à-dire les personnes atteintes de comorbidités, sont quant à elles "incitées" à recevoir cette dose de rappel.

Selon les dernières données gouvernementales, au 7 novembre, 3,6 millions de personnes ont reçu une dose de rappel en France, sur les 7,7 millions de personnes répondant aux critères d'éligibilité actuels, soit 43% de cette population.

Une campagne de rappel lancée en décembre pour les 50 à 64 ans 

Le président de la République a également annoncé qu'une campagne de rappel visant spécifiquement les personnes âgées de "50 à 64 ans" allait être lancée "courant décembre" car "83% des personnes en réanimation ont plus de 50 ans". Emmanuel Macron a précisé qu'il avait "demandé aux autorités scientifiques de [lui] indiquer dans les prochains jours les modalités pratiques et les échéances à suivre". 

Des contrôles renforcés du pass sanitaire 

Emmanuel Macron a également fait savoir que "les contrôles du pass sanitaire dans les établissements concernés et pour les entrées aux ports et aéroports seront encore renforcés". Il a ajouté que le gouvernement continuerait "à adapter [ses] décisions territoire par territoire en fonction de l'épidémie". 

Le masque reste maintenu à l'école

Le chef de l'Etat a incité les Français à "redoubler de vigilance" dans ce contexte de reprise épidémique et précisé que "tous les assouplissements un moment envisagés seront reportés pour conserver les règles actuellement en vigueur". Le masque à l'école, à partir de 6 ans, "sera donc pour le moment maintenu". Par ailleurs, Emmanuel Macron souhaite que l'application des gestes barrières fassent "l'objet d'une attention accrue". "Nous avions tous un peu relâché nos efforts et c'est bien normal", a-t-il noté.

Les prêts garantis par l'Etat prolongés jusqu'en juin 2022

Bruno Le Maire l'avait annoncé lundi, Emmanuel Macron l'a rappelé dans son allocution : les prêts garantis par l'Etat (PGE) "seront prolongés jusqu'en juin 2022". Pour être effective, cette prolongation doit encore être validée par la Commission européenne. Plus de 690 000 PGE ont été accordés pour plus de 140 milliards d'euros depuis le début de la crise sanitaire en mars 2020, permettant de renflouer la trésorerie des entreprises face à une chute brutale de leur activité.

Les allocations chômage seront suspendues s'il n'y a pas de "recherche active d'emploi"

Les chômeurs vont être surveillés de plus près. Emmanuel Macron a insisté sur le fait que "les demandeurs d'emploi qui ne démontreront pas une recherche active d'emploi verront leurs allocations suspendues", une disposition déjà prévue en cas de manquement aux obligations légales. Il n'a toutefois pas précisé sur quels critères cette "recherche active" serait jugée. Actuellement, si les services de Pôle emploi constatent un manquement de la part du demandeur d'emploi, celui-ci peut être radié temporairement ou définitivement des listes et voir le versement de son allocation suspendu ou supprimé. 

Le président de la République a par ailleurs réaffirmé qu'il conduisait "en ce moment même une indispensable réforme de l'assurance-chômage", en partie reportée, suspendue ou aménagée à cause de la pandémie, alors que le premier volet de la réforme est entré en vigueur il y a plus de deux ans.

Emmanuel Macron a notamment rappelé, comme l'avait déjà annoncé la ministre du Travail, Elisabeth Borne, le 28 octobre sur France Inter, qu'"à partir du 1er décembre de cette année, il faudra avoir travaillé au moins six mois dans les deux dernières années pour pouvoir être indemnisé, alors qu'aujourd'hui les droits au chômage sont ouverts au bout de quatre mois de travail". Une mesure qui avait été assouplie depuis le 1er août 2020 mais qui sera de nouveau appliquée en raison de l'amélioration sur le marché de l'emploi.

Les "conditions ne sont pas réunies" pour lancer la réforme des retraites

Parmi les réformes promises par le chef de l'Etat en 2017, et suspendues à cause de la crise sanitaire, celle des retraites était sans doute la plus attendue. Au mois de juillet, Emmanuel Macron avait annoncé que cette réforme ne serait pas remise sur les rails tant que la situation sanitaire ne le permettrait pas.

"Les conditions ne sont pas réunies pour relancer aujourd'hui ce chantier", a-t-il déclaré mardi soir, précisant toutefois que "des décisions claires" sur le front des retraites seraient prises l'année prochaine, sans que l'on sache si ce serait avant la fin de son quinquennat ou en cas de réélection. 

Il faudra "travailler plus longtemps en repoussant l'âge légal, aller vers un système plus juste en supprimant les régimes spéciaux, en harmonisant les règles entre public et privé et en faisant en sorte qu'au terme d'une carrière complète, aucune pension ne puisse être inférieure à 1 000 euros", a-t-il énuméré.

De nouveaux réacteurs nucléaires vont être construits 

Emmanuel Macron a également annoncé que la France allait construire de nouveaux réacteurs nucléaires sur son sol. "Nous allons, pour la première fois depuis des décennies, relancer la construction de réacteurs nucléaires dans notre pays et continuer de développer les énergies renouvelables", a-t-il affirmé lors de son allocution télévisée. 

Ce, "pour garantir l'indépendance énergétique de la France, pour garantir l'approvisionnement électrique de notre pays et atteindre nos objectifs, en particulier la neutralité carbone en 2050", a fait valoir le chef de l'Etat. Il n'a toutefois pas donné davantage de précisions, ni sur le calendrier ni sur le type de réacteur envisagé ou le lieu des implantations.

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