Dans les coulisses d'un laboratoire d'analyses des tests anti-Covid : "La semaine dernière, on a dû embaucher 150 personnes"
Tester plus, c'est l'ambition du gouvernement qui a ouvert de nouveaux centres de dépistage. En attendant, les laboratoires d’analyses mettent les bouchées doubles pour affronter l'explosion des tests. franceinfo en immersion dans le Pas-de-Calais, où le groupe Biopath analyse l’intégralité des tests réalisés dans ses centres de prélèvement.
Les prélèvements des tests Covid-19 qui s'enchaînent : tout le monde (ou presque) connaît. Avec beaucoup d'enfants ces jours-ci au laboratoire Biopath de Coquelles, dans le Pas-de-Calais. Pour trois novices, c'est Sabrina, infirmière, qui réalise ces prélèvements : "J'ai repris ce matin et ça ne s'arrête pas depuis. On jongle entre les rendez-vous, les sans rendez-vous. Et c'est vrai que là, c'est assez speed."
Et puis il y a les coulisses, où le rythme n'est pas moins intense : le plateau technique où l'intégralité des tests PCR prélévés par les laboratoires du groupe Biopath sont analysés. Un processus assez complexe et fastidieux : les tubes sont d'abord déconditionnés, puis placés dans des enceintes chauffantes pour neutraliser les prélèvements afin de faire en sorte qu'ils ne contaminent pas les équipes. Dans le prolongement, il y a la zone de préparation des PCR. "On a ici les extracteurs pour extraire les acides nucléiques des coronavirus. Donc la base de toute PCR", explique Hugues Leroy, biologiste et directeur technique du groupe Biopath.
Je pense que personne n'avait pu prévoir ce genre de volume d'activité, ne serait-ce il y a encore une semaine.
Hugues Leroy, directeur technique du groupe Biopath
150 embauches la semaine dernière
"Forcément, il y a deux ou trois jours de battement, admet Hugues Leroy. Pour vous donner une illustration, la semaine dernière, je pense qu'on a dû embaucher 150 personnes parce qu'effectivement, on s'est rendu compte que les volumes n'allaient pas baisser, qu'il fallait absolument qu'on s'adapte. Le plus compliqué, c'est les équipes humaines. Il faut trouver des gens très rapidement, il faut les former, donc c'est des choses qu'on a maintenant nos circuits et donc ça va très vite."
Pour analyser ces milliers de tests, l'ordinateur ne peut pas tout. Il faut des techniciens, des biologistes mobilisés "24 heures sur 24" détaille Marika, technicienne en biologie moléculaire. "On est toujours dans l'accélération. On travaille tous en '3x8' : soit du matin, soit de l'après midi, soit de nuit."
Le plus important explique la technicienne, "c'est l'identito-vigilance, vraiment ne pas échanger les patients". Au total, plus de 30 000 tests sont analysés ici tous les jours. Le variant Omicron représente 82% des tests positifs dans ce laboratoire.
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