Plus de 10 000 policiers actuellement à l’arrêt pour suspicion de coronavirus, 257 ont été testés positifs annonce le syndicat Alliance
Alors que des masques devraient être massivement fournis aux policiers dans les prochains jours, Stanislas Gaudon, porte-parole du syndicat Alliance, estime que "trop de temps" a été perdu.
Face à la pandémie de coronavirus, les policiers sont en première ligne, notamment pour faire respecter le confinement. Un peu plus de 10 000 policiers sont actuellement à l’arrêt pour suspicion de Covid-19 et "257" ont été testés positifs, a révélé Stanislas Gaudon, porte-parole du syndicat de police Alliance, invité de franceinfo ce mardi 31 mars. Des chiffres confirmés à franceinfo par la Police nationale.
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Sur la question des protections, "il y a eu un engagement du ministère de l'Intérieur d'une livraison d'un million de masques d'ici quelques jours. Mais nous avons perdu trop de temps", a regretté Stanislas Gaudon. "Cela fait depuis fin février que nous disons que les policiers sont en première ligne", a-t-il souligné.
Le porte-parole du syndicat de police Alliance a par ailleurs estimé que les règles de confinement étaient "globalement" bien respectées, mais a pointé "quelques poches de résistance" dans des quartiers, notamment en Seine-Saint-Denis.
franceinfo. Le confinement est-il désormais respecté, selon vous ?
Stanislas Gaudon. Il est respecté par une grande majorité. Il suffit de voir les images, quand vous constatez que le périphérique parisien est vide à 18h50, autant vous dire que ça en ferait rêver plus d'un si nous étions en temps normal. Nous avons encore quelques "poches de résistance", notamment dans des quartiers un peu compliqués, mais globalement, sur une grande majorité du territoire, on peut dire que la population a pris en compte les règles du confinement.
Il y a eu d'abord quelques jours de pédagogie, tout le monde n'avait pas bien pris conscience de la gravité de la situation. Il a fallu qu'il y ait malheureusement des contraventions à dresser. Un dernier bilan, il y a deux ou trois jours, faisait état de plus de 200 000 contraventions pour quatre millions de contrôles, donc le ratio est intéressant.
Où se trouvent ces "poches de résistance" que vous évoquez ?
Elles sont surtout liées à des quartiers où c'était déjà compliqué pour le travail de la police. Il y a certains quartiers en Seine-Saint-Denis, dans le 91 [Essonne], mais également en province, où il y a une hostilité envers la police et l'autorité de l'État. Encore ce week-end, nous avons assisté à un guet-apens, où on brûle une voiture et on attend que les sapeurs-pompiers et la police arrivent pour leur jeter des mortiers extrêmement dangereux.
Les policiers manquent-ils toujours de masques sur le terrain ?
Oui, même si on a des prémices d'amélioration puisqu'il y a eu un engagement du ministère de l'Intérieur d'une livraison d'un million de masques d'ici quelques jours. Mais nous avons perdu trop de temps. Cela fait depuis fin février que nous disons que les policiers sont en première ligne, tout comme les personnels de santé. Les personnels de santé sont à l'intérieur de l'hôpital, et nous, on est sur la voie publique à faire respecter le confinement.
Il est impensable que le ministre de l'Intérieur ait encore dit, il y a quelques jours : "Vous ne mettez un masque que si vous êtes confronté à quelqu'un quelqu'un qui a le Covid-19." Pardon, mais les policiers ne sont pas des personnels de santé, ils ne procèdent pas à des analyses sur le terrain, ils doivent procéder à des contrôles. Ils sont au contact des personnes et ils ne doivent pas devenir des vecteurs de propagation du virus.
Combien de policiers sont actuellement à l'arrêt pour suspicion de Covid-19 ?
Le chiffre de confinement lié au Covid-19 est de 10 131. Et nous avons 257 contaminés positifs.
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