Pollution : “On commence à retrouver énormément de masques et de lingettes” sur les plages déplore l'association Explore & Preserve
Selon Anne Settimelli, cette polution se rajoute à celle "qu’on retrouvait déjà sur le bord de plage". Un phénomène que "pas mal d’associations commencent à constater".
“On commence à retrouver énormément de masques et de lingettes” sur les plages, alerte sur franceinfo jeudi 21 mai Anne Settimelli, fondatrice et directrice de l’association Explore & Preserve basée à Hyères dans le département du Var. Des masques et des gants qui sont pour la plupart fabriqués avec du plastique et qui deviennent une nouvelle source de pollution potentielle. Or, Anne Santinelli rappelle que "les tortues, les requins, les dauphins les cachalots, rorquals, ou encore les oiseaux ingèrent du plastique” provoquant des intoxications, des blessures et la mort de beaucoup d’entre eux.
franceinfo : Avez-vous constaté une nouvelle pollution avec les masques, les lingettes ou les gants ?
Anne Settimelli : Juste après le déconfinement on s’est baladés sur les plages, on commence à retrouver énormément de masques et de lingettes. C’est un peu dramatique, ça rajoute de la pollution à la pollution qu’on retrouvait déjà sur le bord de plage. En sachant que la commune de Hyères n’est pas plus touchée par la pollution aquatique que les autres communes du littoral. Pas mal d’associations commencent à constater ce phénomène.
Comment faire pour sensibiliser la population au respect de l’environnement ?
On essaie de faire comprendre aux gens qu’il faut adopter une attitude responsable. Les gants, les masques et les lingettes ça se met dans une poubelle dédiée qu’on ferme. Ça ne se jette pas dans la rue. C’est comme les mégots, après avec les eaux pluviales et le vent, on va les retrouver en mer. Et donc, ça a un impact dramatique sur l’environnement marin, la faune et la flore. Il faut savoir que les masques et les lingettes c’est du plastique. Les tortues, les requins, les dauphins, les cachalots, rorquals, les oiseaux ingèrent du plastique. Après, ces animaux sont intoxiqués, blessés et donc ils vont finir par mourir. Il y a aussi des gens qui jettent les lingettes dans les toilettes, qui vont obstruer les stations d'épuration et créer d’autres problèmes encore de traitement des eaux. On ne jette rien dans les toilettes. C’est pareil avec les cotons tiges qu’on retrouve énormément sur les plages. Tout simplement parce que les gens ont pris l’habitude de les jeter dans les toilettes.
On est encore loin du respect de l’hygiène environnementale ?
Avec cette crise sanitaire, qui se transforme en crise sociale et économique, on ne veut pas que ça entraîne une aggravation de la crise environnementale. Il faut se rendre compte qu’il ne faut pas se conduire comme ça. Il faut vraiment qu’il y ait une prise de conscience collective. C’est ce qu’on essaie de faire au niveau très local de la commune de Hyères. Essayer de responsabiliser les gens, fédérer autour de ce problème de la pollution. Tout ce qui est jeté à terre finit en mer. C’est une évidence. La mer, c’est notre poumon. 50 % de l’oxygène qu’on respire est fabriqué par la mer. Le littoral et la mer sont fragiles. Il faut en prendre soin.
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