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Respect du confinement, trafic de masques, violences conjugales...Le "8h30 politique" de Rémy Heitz

Rémy Heitz, procureur de la République de Paris, était l'invité du "8.30 franceinfo", mardi 31 mars.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
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Le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, lors d'une conférence de presse, au tribunal de Strasbourg (Bas-Rhin), le 12 décembre 2018. (PATRICK HERTZOG / AFP)

Le procureur de la République de Paris Rémy Heitz était l'invité de franceinfo mardi 31 mars. De nombreuses questions ont été abordées, en cette période de confinement dû à l'épidémie de coronavirus Covid-19.

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Rémy Heitz est revenu sur le nombre de contrôles effectués à Paris, en cette période de confinement, "respecté par la grande majorité" des Parisiens. Le procureur de la République de Paris a assuré l'entière mobilisation des services de la justice à Paris envers les faits de violences intrafamiliales, en augmentation durant cette crise sanitaire. Il est aussi revenu sur les trafics de masques et de gels hydroalcooliques, mais aussi sur la libération des détenus en fin de peine pour faire face à la crise sanitaire.

"303 000 contrôles et près de 25 000 verbalisations" à Paris

Au 30 mars, il y a eu "303 000 contrôles" et près de "25 000 verbalisations" à Paris dans le cadre du confinement, a déclaré Rémy Heitz. Selon lui, c'est la preuve que le confinement "est respecté par la grande majorité" des Parisiens. "Sur 10 contrôles, plus de 9 personnes sont en règle. C'est un signe positif malgré les récalcitrants", a-t-il affirmé.

Par ailleurs, plusieurs commerces, non indispensables, ont dû fermer en raison du coronavirus. "2 391 contrôles ont été opérés et il y a eu 60 contraventions pour ouverture d'un commerce non essentiel", a expliqué Rémy Heitz.

"Des dizaines et des dizaines de milliers" de masques saisis

Les trafics de masques et de gels hydroalcooliques sont très suivis. "Des dizaines et des dizaines de milliers" de masques qui pouvaient notamment être vendus dans des pharmacies ont été saisis, affirme Rémy Heitz. Ces masques sont "immédiatement" donnés à l'ARS (l'agence régionale de santé). "Nous avons eu une quinzaine d'affaires de ce type. Une réponse ferme parce qu'il est absolument anormal que certains profitent de la situation dans laquelle nous sommes pour commettre des infractions de ce type", a-t-il ajouté.

"Il faut rappeler que tous les masques sont réquisitionnés et qu’ils ne peuvent être vendus. Les pharmacies qui veulent les vendre peuvent être contrôlées et faire l’objet de sanctions, de poursuites", a détaillé Rémy Heitz

Violences conjugales pendant le confinement : "Nous sommes totalement mobilisés"

Les violences conjugales ont fortement augmenté depuis le confinement. Marlène Schiappa parle d'une hausse de 36%, chiffre que confirme Rémy Heitz. "Nous sommes totalement mobilisés sur ce sujet", a assuré le procureur de la République de Paris. "Nous délivrons des téléphones grave danger, les juges délivrent des ordonnances de protection. J'invite les personnes victimes de violences à se manifester par tous les moyens, les points contacts en pharmacie, dans les centres commerciaux, en allant au commissariat, par internet, par téléphone. La police et la justice seront là", a-t-il affirmé.

Il faut que le confinement, la distance, ne soit pas synonyme d'indifférence.

Rémy Heitz

à franceinfo

Les voisins, l'entourage, doivent être vigilant "pas seulement pour les violences faites aux femmes, mais aussi celles faites sur des mineurs, les abus sur des personnes faibles, âgées, isolées (...) Il faut rester à l'écoute et être attentif à ce qu'il se passe dans son immeuble." En cas de problème, il faut "appeler le 17, la police".

Prisons : "Nous procédons à certaines libérations en étant extrêmement vigilants"

Sur les libérations de détenus en fin de peine, "nous procédons à certaines libérations en étant extrêmement vigilants", en veillant "coûte que coûte à ne pas libérer des personnes dangereuses", a assuré Rémy Heitz. Y'aura-t-il un engorgement des tribunaux à venir ? "Il est certain que nous avons accumulé un certain retard", a reconnu le procureur de la République de Paris. Selon lui, les services de justice vont "travailler pour la reprise", "cela nécessitera un effort important".

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