Retour progressif à l'école à Paris: "Une rentrée commandée par une seule chose, la sécurité sanitaire maximale", assure le recteur, Gilles Pécout
1,5 million d'élèves de maternelle et de primaire reprennent le chemin de l'école depuis le 12 mai, avec un impératif de sécurité sanitaire.
À Lyon, Lille ou encore Paris, une partie des élèves des écoles primaires et maternelles retrouvent l’école, jeudi 14 mai, après deux mois de confinement. Invité de franceinfo jeudi 14 mai, le recteur de l’académie de Paris, Gilles Pécout, assure que cette reprise se fait "dans des conditions de sécurité sanitaire maximales" pour tout le monde.
franceinfo : La maire de la capitale, Anne Hidalgo, avait annoncé que seul un élève sur six pourrait retourner en classe à Paris, ce qui avait fait grincer quelques dents du côté du ministère de l'Éducation. Finalement, ce sera un quart des élèves accueillis. Que s'est-il passé ?
Gilles Pécout : La maire avait aussi annoncé au même moment qu'elle ferait en sorte que toutes les écoles de la ville de Paris, donc de l'académie de Paris, puissent être ouvertes, et elle doit confirmer aujourd'hui que 92% des écoles sont ouvertes, et que donc 24% des élèves font leur rentrée dans le primaire, soit 28 500 élèves. Nous parlons de chiffres, mais ce qui compte, c'est que cette rentrée soit véritablement une rentrée qualitative. Le président de la République, en visite dans notre région académique, la semaine dernière dans les Yvelines, avait annoncé que la rentrée devait être qualitative et une rentrée qualitative, c'est une rentrée progressive. C’est une rentrée commandée par une seule chose qui est la sécurité sanitaire maximale. Donc, beaucoup d'élèves rentrent, c'est vrai, ou plutôt reprennent le chemin de l'école ce matin, à Paris, et ils le font dans des conditions de sécurité sanitaire maximales, tout comme leurs professeurs, tout comme leurs directeurs d'école, tout comme les agents municipaux qui assurent cette rentrée.
Un petit Parisien sur quatre va donc retourner à l'école à partir d'aujourd'hui. Y aura-t-il de la place pour tous ceux qui souhaitaient rentrer ? Ou est ce que vous avez dû en refuser certains ?
Le chiffre que l'on vient d'évoquer, c'est-à-dire, 28 500 élèves, soit 24% des élèves, ce chiffre, il s'échelonne sur une semaine de rentrée. Donc tout au long de cette semaine, les Parisiens qui doivent faire leur entrée, seront accueillis.
Mais est-ce que cela inclut tous ceux qui voulaient revenir ?
Oui. Mais d'abord demandons-nous qui sont ces élèves qui rentrent cette semaine. À Paris, nous avons rendu prioritaires trois types de publics. D'abord, des élèves par niveau. Les élèves de la grande section de maternelle, les élèves du cours préparatoire et des élèves de cours moyen deuxième année, et ce, quel que soit le lieu de leur école, quelle que soit la situation socio-professionnelle de leurs parents. Ça, c'est le principe de continuité pédagogique qu'avait évoqué le ministre de l'Éducation nationale, il faut que nous reprenions la classe. C'est un principe de mixité scolaire, de mixité sociale. À côté de ces élèves, il y a les élèves fragiles - scolairement et socialement -, les élèves qui sont en éducation prioritaire, les élèves qui ont été identifiés ou qui sont en train d'être identifiés comme des élèves décrocheurs parce qu'il ne faut pas que le confinement signifie l'éloignement durable de l'école, et puis les élèves en situation de handicap qui sont aussi, évidemment, des élèves fragiles. Et enfin, troisième cohorte que nous accueillons : les enfants de parents qui exercent des professions indispensables, à la gestion de la crise sanitaire et de la reprise économique. Ces élèves entrent, rentrent progressivement dans des classes dont les seuils maximaux sont de 15 à l'école élémentaire et de 10 à l'école maternelle.
Est-ce que vous allez les dépister, ces élèves - ceux qui le souhaitent en tout cas - comme l'avait demandé Anne Hidalgo, la maire de Paris ?
Ce que fait la mairie, c'est-à-dire choisir d'effectuer des tests, c'est une démarche que nous observons comme une démarche interne, autonome, qui a sa logique positive. Ce sont les parents qui décident. La logique de l'Académie comme de l'Éducation nationale en général, c'est plutôt de se conformer au protocole de la santé publique, c'est-à-dire qu'on dépiste en cas de symptômes ou en cas de fréquentation directe de personnes qui ont eu des symptômes.
Donc on les dépiste ou pas quand ils arrivent à l'école ?
Non, on dépiste les enfants ou les personnels qui ont des symptômes ou qui ont fréquenté des enfants qui ont des symptômes. C'est très clair, tout de même ! La stratégie, c'est celle de rompre la chaîne de contamination. Comment on fait pour rompre la chaîne de contamination ? Quand un enfant a des symptômes ou quand un personnel, ou un professeur ou un agent, a des symptômes, on le dépiste, et on dépiste les personnes qui l'ont fréquenté. Ça, c'est le protocole sanitaire qui vaut partout, et c'est donc le protocole sanitaire que nous appliquons.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.