Roubaix : une avocate dénonce la libération conditionnelle d'un homme "extrêmement dangereux", condamné pour violences et soupçonné de féminicide
Selon l'avocate, le trentenaire a "battu à mort" sa première compagne. La seconde a subi des morsures, des brûlures et a été contrainte de se prostituer. Et il a également ébouillanté son compagnon de cellule.
L'avocate Blandine Lejeune trouve "surprenant" qu'un homme de 32 ans bénéficie d'une libération conditionnelle alors qu'il est "extrêmement dangereux", puisqu'il a été condamné à de la prison ferme pour des violences conjugales et est soupçonné de féminicide sur sa première compagne, rapporte France Bleu Nord dimanche 26 avril.
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"Aurait-il bénéficié des mesures Covid-19, des mesures de libération exceptionnelle en raison du coronavirus ?, interroge l'avocate de la famille de la première compagne de cet homme, morte sous les coups. Je n'en sais rien puisque je ne suis pas dans le dossier d'application des peines. Mais ce qui est quand même surprenant c'est qu'il bénéficie d'une sortie anticipée alors que c'est quelqu'un qui est évidemment extrêmement dangereux".
Remis en liberté pour vice de procédure en 2015
L'habitant de Roubaix a été mis en examen en 2015 pour le meurtre de sa première compagne mais a été remis en liberté pour vice de procédure, des pages manquant à son dossier. Après sa libération, il a violenté sa deuxième compagne, lui a infligé des brûlures, des morsures et l'a contrainte à se prostituer, ce pourquoi il a été condamné à trois ans de prison ferme en 2018. Alors qu'il était en prison, il a ébouillanté son compagnon de cellule et a été condamné à huit mois de détention supplémentaires en novembre 2019.
Diagnostiqué schizophrène
Pour l'avocate, cette libération conditionnelle avec placement sous bracelet électronique, est incompréhensible. "Je représente une famille dont la soeur et la fille a été massacrée, parce qu'elle a été battue à mort, donc la violence de ce Monsieur n'est plus à démontrer, déclare-t-elle. Il a été remis en liberté [après le féminicide] sur nullité relevée par son conseil. Et après sa remise en liberté il a recommencé les mêmes faits sur une autre femme" qui "a été battue comme plâtre".
"Il y a quelque chose qui m'échappe complètement", regrette l'avocate, d'autant que l'homme est considéré comme schizophrène par les experts psychiatriques et que le ministère de la Justice assure que les dossiers de violences intrafamiliales sont une priorité pendant le confinement lié à la pandémie de coronavirus.
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