"Une semaine télétravail et une semaine au bureau !": des salariés de La Défense s'organisent pour faire face au coronavirus
Alors que les crèches et tous les établissements, de l'école primaire à l'université, seront fermés dès lundi et "jusqu'à nouvel ordre", les parents s'adaptent pour garder leurs enfants pour les semaines à venir.
Au pied des tours, toujours d'un pas pressé, les travailleurs de La Défense, à l'ouest de Paris, semblent prêts à affronter le coronavirus. Alors qu'Emmanuel Macron a annoncé jeudi 12 mars la fermeture à partir de lundi, et "jusqu'à nouvel ordre", des crèches, écoles, collèges, lycées et universités pour freiner la propagation du virus, qui a tué 61 personnes et en a contaminé près de 2 876 selon le dernier bilan officiel.
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Plus de 13 millions d'élèves et étudiants vont se retrouver à la maison. Les parents d'enfant de moins de 16 ans qui ne peuvent pas recourir au télétravail "ont droit automatiquement" à un arrêt maladie sur demande de l'employeur, a déclaré la ministre du travail Muriel Pénicaud sur franceinfo.
Pour y faire face, à La Défense, le mot d'ordre, c'est "télétravail". "Télétravail la semaine prochaine et puis ma femme en télétravail la semaine d'après, en alternance", explique Grégoire, chef d'équipe pour une banque. Il explique qu'ils étaient préparés "depuis quelques semaines déjà."
On a découpé l'équipe en deux, télétravail pour l'une, et l'autre partie vient au travail et on switche la semaine d'après.
Grégoire, salarié à La Défenseà franceinfo
Organisation et anticipation similaire pour ce groupe de salariés. Isabelle et Leïla travaillent elles aussi d'une banque. Pour elles, "une semaine télétravail et une semaine au bureau. Puis après pour les enfants, la semaine de télétravail avec les eux", expliquent-t-elles, sans trop savoir comment la cohabitation va se passer. Les enfants d'Isabelle sont âgés de 8 à 19 ans. L'un d'eux, 15 ans, risque de ne pas trop faire ses devoirs selon elle : "Je pense que c'était le plus heureux hier, quand il a su qu'il n'allait pas avoir école pendant au moins 15 jours !"
"On a la chance nous d'avoir une entreprise qui ne nous met pas au chômage technique", ajoute Leïla. Mais cela règle le problème. Une semaine sur deux. "Il y a papi et mamie aussi, qui vont être là pour compenser l'autre semaine", ajoute Isabelle.
"Je vais aller faire mes services seul"
Nicolas, dans son camion de restauration installé sur l'esplanade, prépare des sandwichs aux gens de passage. Pour lui, "tout de suite, c'est plus compliqué de faire du télétravail", alors avec son épouse, ils vont s'adapter. "Ma femme va rester avec mon fils et moi, je vais aller faire mes services seul", explique-t-il. "On ne va pas avoir le choix. Il n'y a pas d'arrêt de travail possible. Bosser à un au lieu de deux, ça va pénaliser notre activité et les clients aussi parce qu'ils vont plus attendre", ajoute-t-il.
Évidemment, ceux qui sont un peu plus chanceux que d'autres avec leurs enfants, comme ce monsieur. Ses enfants ont 18 et 15 ans. "Ils se gardent tout seuls, ils se débrouillent !"
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