Vaccin russe contre le Covid-19 : une étude préliminaire publiée dans "The Lancet" fait état d'une réponse immunitaire
Des études de plus grande ampleur doivent encore être menées pour démontrer que le vaccin protège efficacement contre une infection par le coronavirus.
En annonçant le 11 août avoir développé un vaccin contre le Covid-19, baptisé "Spoutnik V", la Russie n'avait pas publié de données, suscitant le scepticisme de chercheurs internationaux. Une étude préliminaire, publiée vendredi 4 septembre dans la revue britannique The Lancet (page en anglais), permet d'en savoir un peu plus : ses auteurs affirment que le vaccin en cours de développement en Russie déclenche bien une réponse immunitaire, et n'entraîne pas d'effets indésirables graves.
Toutefois, ils ne prouvent pas encore que le vaccin protège efficacement contre une infection par le coronavirus, ce que devront encore montrer des études de plus grande ampleur, soulignent des experts.
Selon l'OMS, un total de 176 candidats vaccins sont en cours de développement dans le monde, dont 34 sont au stade des essais cliniques, ce qui signifie qu'ils ont commencé à être testés sur des humains. Parmi ceux-ci, huit sont en phase 3, la plus avancée.
Des tests sur 76 adultes volontaires
Deux vaccins différents forment le Spoutnik V. Ils sont administrés en deux injections successives, à trois semaines d'intervalle, détaille l'étude. Il s'agit de vaccins à "vecteur viral", qui utilisent comme support deux adénovirus humains (famille de virus très courants) transformés et adaptés pour combattre le Covid-19.
L'étude, qui se base sur deux expériences en hôpital, réalisées avec deux formulations différentes du Spoutnik V, a été menée sur 76 adultes volontaires en bonne santé, entre le 18 juin et le 3 août, par des chercheurs des ministères russes de la Santé et de la Défense, et financées par le ministère russe de la Santé. Elles concluent toutes les deux que chacun des deux composants du vaccin n'a pas entraîné "d'effets indésirables graves" et que l'administration successive des deux composants "provoque la production d'anticorps".
"Des essais de grande ampleur sur une période plus longue, comprenant une comparaison avec un placebo, et une supervision supplémentaire sont nécessaires afin d'assurer la sûreté et l'efficacité à long terme du vaccin", a précisé la revue, alors que Moscou a annoncé la tenue d'un essai clinique de stade avancé faisant appel à 40 000 personnes. Cité par Reuters, Kirill Dmitriev, le patron du fonds souverain russe qui a contribué au financement du vaccin, a assuré qu'au moins 3 000 personnes ont déjà été recrutées pour cet essai à grande échelle, dont les résultats sont attendus en octobre ou novembre.
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