AstraZeneca : malgré une "inquiétude" sur les effets secondaires, les clients des pharmacies "maintiennent" leur projet de vaccination
Selon Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, "il y a plus de patients en attente que de patients qui refusent".
Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, a assuré lundi 15 mars sur franceinfo que les clients des officines "maintiennent leur vaccination" malgré "une inquiétude" sur les effets secondaires du vaccin AstraZeneca alors que six pays européens ont suspendu les injections après des cas notamment de thrombose. 280 000 doses de ce vaccin vont être livrées dans les pharmacies qui vont pouvoir vacciner contre le coronavirus Covid-19 à partir de cette semaine.
franceinfo : Combien il y aura de doses dans les pharmacies ?
Carine Wolf-Thal : Malheureusement des faibles quantités, 280 000 doses, de quoi vacciner 280 000 patients dans les officines de France de métropole et d'outre-mer aussi. C'est à peu près un ou deux flacons, donc 10 à 20 patients par officine. Ce qui n'est évidemment pas très nombreux au regard de la file d'attente de patients qu'on a et qui souhaitent se faire vacciner
Un seul vaccin sera proposé en pharmacie, celui d'AstraZeneca dont six pays européens ont suspendu les injections après des cas de thromboses. Craignez-vous que vos clients refusent de se faire vacciner ?
Il y a une inquiétude sur effectivement ses effets secondaires. Des patients se sont manifestés et nous questionnent. Mais jusque-là, ils maintiennent leur vaccination après avoir été rassurés. Et je dois dire, il y a plus de patients en attente que de patients qui refusent. C'est à nous d'expliquer, de dire que pour le moment, il n'y a pas de lien de cause à effet. Il faut bien sûr continuer à être vigilants et étudier les données. Mais pour le moment, le bénéfice de la vaccination reste supérieur aux effets secondaires constatés avec le vaccin.
Concrètement que faut-il faire pour se faire vacciner dans une pharmacie ?
Il est recommandé d'aller dans la pharmacie que l'on connaît où il y a le pharmacien qu'on a l'habitude de voir, qui connaît le mieux le patient avec ses comorbidités. Il faut qu'on sélectionne les patients avec ces comorbidités. Si 90% des officines vaccinent, il se peut que l'une des pharmacies autour de vous ou du patient ne vaccine pas. Il s'agit donc de se renseigner auprès de son pharmacien habituel qui prendra le nom et rentrera la personne dans une file d'attente en attendant qu'on reçoive concrètement les doses et qu'on sache effectivement combien de patients on peut vacciner. La difficulté, c'est de créer des plages de vaccination, puisqu'une fois un flacon entamé, il faut le terminer, c'est-à-dire injecter les 10 doses, soit dans les six heures s'il est conservé à température ambiante, soit 48 heures au réfrigérateur. Le message du ministre est surtout de ne pas gâcher de doses. Donc, si le flacon arrive à la fin de sa date, il faut absolument injecter les dernières doses. Alors, évidemment, quand même, de préférence des personnes de plus de 50 ans, mais sans comorbidité. Et puis, si ce n’est vraiment pas possible, on descend dans les critères d'âge.
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