Covid-19 : comment certains pays accentuent la pression sur les non-vaccinés à travers le monde
Alors qu'un pass vaccinal est actuellement débattu au Parlement, d'autres pays vont plus loin que la France pour inciter la population à se faire vacciner.
Petit à petit, l'étau se resserre sur les personnes qui ne sont pas vaccinées contre le Covid-19. Après la mise en place de dispositifs plus ou moins souples pour inciter à la vaccination, comme le pass sanitaire en France, dont la transformation en pass vaccinal est discutée actuellement au Parlement, ou le "green pass" en Italie, d'autres pays ont décidé d'aller plus loin que les restrictions habituelles (comme un accès restreint aux lieux de loisirs).
L'accentuation de ces contraintes a un but avoué : convaincre les personnes réticentes à la piqûre de tendre le bras pour freiner la progression de la pandémie, désengorger les hôpitaux et permettre le retour le plus rapide possible à une vie dite "normale". Une perspective qui s'éloigne de plus en plus pour ceux qui refusent de recevoir une injection de vaccin contre le Covid-19. Tour du monde des mesures, parfois coercitives, visant les réfractaires à la vaccination.
Dans les pays où la vaccination est obligatoire
En Indonésie, l'obligation de se faire vacciner concerne tous les adultes depuis février 2021. Mais au 1er décembre 2021, seuls 35% de la population étaient vaccinés. Ceux qui refusent l'injection peuvent recevoir une amende de 315 euros et parfois être privés de certaines aides gouvernementales, mais aussi de renouvellement de permis de conduire ou de lettres de recommandation de la police, qui peuvent être nécessaires pour travailler.
Au Vatican, la vaccination obligatoire a elle aussi fait son apparition en février 2021, d'abord limitée aux membres du clergé, puis étendue à l'ensemble de la population en octobre. Cette mesure s'accompagne de sanctions, allant de l'amende au licenciement pour ceux qui refusent l'injection.
En Autriche, à partir du 1er février, des amendes sont prévues pour toutes les personnes de plus de 14 ans qui ne seraient pas vaccinées. La vaccination ne pourra pas être imposée de force, précise la loi, mais le refus d'une personne de s'y plier aura des conséquences judiciaires. Les contrevenants s'exposent à une amende initiale de 600 euros qui pourra s'élever à 3 600 euros en cas de non-paiement.
Dans les pays où la vaccination est obligatoire pour une partie de la population
En Italie, les habitants de plus de 50 ans devront disposer d'un schéma vaccinal complet à partir du 15 février, sous peine d'une amende d'au moins 100 euros. Ils n'auront pas non plus le droit d'aller travailler s'ils ne sont pas vaccinés et risquent une sanction encore plus lourde, de 600 à 1 500 euros, en cas de récidive.
En Grèce, l'obligation vaccinale entrera en vigueur dès le 16 janvier pour les personnes âgées de plus de 60 ans. Les seniors écoperont de 100 euros de pénalité par mois de retard s'ils sont réfractaires à la piqûre.
En France, seule la Nouvelle-Calédonie impose une obligation vaccinale à ce jour. Mais les sanctions ne seront infligées, à partir du 28 février, qu'à certaines catégories de la population, comme les soignants, les personnels du transport maritime et aérien ou encore les personnes vulnérables. "Une amende [d'environ 1 466 euros] est prévue en cas de non-respect de cette obligation", précise le gouvernement local.
Dans les pays où la vaccination n'est pas obligatoire
En Lettonie, depuis le 15 novembre, les employeurs peuvent mettre leurs salariés non vaccinés en congés non payés et les licencier au bout de trois mois d'absence s'ils refusent le vaccin. Cette mesure, qui suppose une connaissance du statut vaccinal par l'employeur, concerne également les députés et les conseillers municipaux.
Au Canada, les chômeurs, s'ils refusent la vaccination, voient quant à eux le versement de leurs indemnités journalières suspendues. Dans la province francophone du Québec, il sera également interdit aux personnes non vaccinées d'acheter de l'alcool ou du cannabis à usage récréatif à partir de la mi-janvier.
Au Pakistan, les sanctions sont assez incongrues. La province de Pendjab a par exemple décidé en juin 2021 de bloquer les téléphones des personnes qui refusaient de se faire vacciner. Fin décembre, le gouvernement local a aussi imposé à son personnel de fournir son certificat de vaccination pour le versement du salaire, comme c'est le cas depuis plusieurs mois dans la province du Sind.
A Singapour, les autorités s'en prennent elles aussi au porte-monnaie des non-vaccinés. Ces derniers doivent ainsi payer leur prise en charge à l'hôpital, contrairement aux personnes qui ont reçu leurs injections. Et la facture s'élève en moyenne à 18 460 dollars, selon le ministère de la Santé. En France, le député LR Sébastien Huyghe voulait imposer la même mesure mais son amendement a été rejeté.
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