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Covid-19 et grippe : le professeur Fischer plaide pour une double vaccination pour éviter "deux formes potentielles de pneumonie grave"

Le gouvernement a avancé la campagne de vaccination contre la grippe et appelle les personnes concernées à se faire injecter leur troisième dose de vaccin contre le Covid-19.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une personne âgée se fait vacciner au centre de vaccination de Périgueux (Dordogne), en janvier 2021. (EMMANUEL CLAVERIE / FRANCE-BLEU PÉRIGORD)

"Il y a tout intérêt à se protéger" contre le Covid-19 et contre la grippe "pour éviter deux formes potentielles de pneumonie graves", a déclaré le professeur Alain Fischer, pédiatre, président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, sur franceinfo jeudi 21 octobre. Le gouvernement a lancé un "appel au rappel" pour que davantage de Français concernés aillent se faire injecter leur troisième dose. Il a également avancé la campagne de vaccination contre la grippe.

franceinfo : La campagne de vaccination de la grippe a été avancée depuis quelques jours. Est-ce en lien avec le Covid-19 ?

Alain FischerIl y a [un lien] un indirect. Imaginez que nous ayons simultanément une épidémie de grippe et une nouvelle poussée de Covid, cela serait absolument dramatique. Il est donc indispensable que les personnes les plus fragiles, celles qui ont l'habitude de se faire vacciner contre la grippe et au-delà, les personnes âgées, malades, les femmes enceintes, se vaccinent contre la grippe. C'est presque la même population que pour le rappel du Covid. Donc il est logique de lier les deux. Il y a tout intérêt à se protéger contre les deux maladies pour éviter deux formes potentielles de pneumonie graves. On pourrait imaginer une coinfection. Donc, il est logique d'inciter les personnes éligibles à se faire vacciner contre la grippe et recevoir la troisième dose. Il n'y a aucune raison de ne pas recevoir les deux injections le même jour.

Faudra-t-il proposer ce rappel à tout le monde ?

La question est ouverte et n'est pas tranchée. Les informations dont nous disposons aujourd'hui, à travers des études internationales, ne montrent pas de diminution de la protection contre les formes graves de la maladie chez les personnes en bonne santé, les personnes âgées de moins de 65 ans. Donc on verra plus tard en fonction de l'avancée des connaissances scientifiques à quel moment, éventuellement, un rappel sera nécessaire, pour ces personnes.

Le gouvernement envisage de suspendre le pass sanitaire à ceux qui ne feraient pas cette troisième dose. Qu'en pensez-vous ?

Ce n'est pas évidemment l'actualité du jour, mais il faut faire attention. Si les personnes ne se vaccinaient pas en nombre suffisant on verrait réaugmenter le nombre d'hospitalisations. Donc, c'est l'intérêt de tous qu'il n'en soit pas ainsi. Donc, potentiellement, toutes les mesures qui peuvent contribuer à améliorer la couverture vaccinale sont bonnes. Nous sommes à une phase où il faut expliquer à chacun le bien-fondé de se vacciner pour les personnes de plus de 65 ans et les personnes vulnérables.

Les États-Unis sont prêts à vacciner les enfants de 5 à 11 ans. Est-ce raisonnable ?

Il y a une étude, mais on attend d'avoir le détail des résultats sur les vaccins Pfizer et Moderna. L'étude a été menée sur 2 000 enfants et cela ne permet pas de détecter d'éventuels évènements très rares, liés à la vaccination. Donc, aujourd'hui, il n'y a pas de nécessité d'envisager la vaccination des enfants de 5 à 11 ans. Aux États-Unis la problématique du Covid chez l'enfant est plus importante, il y a plus d'enfants atteints et plus de formes sévères, probablement en raison des comorbidités comme l'obésité qui frappent énormément les enfants aux États-Unis. En France, nous ne sommes pas dans cette situation et il n'y a pas d'actualité de vaccination des enfants, on verra plus tard.

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