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Covid-19 : "Il faut que juin soit le mois de la vaccination", plaide le président de l’Union syndicale des pharmaciens d'officine

Tous les types de vaccins sont désormais disponibles dans les officines, met en avant le président de l'Union syndicale des pharmaciens, Gilles Bonnefond, alors que l'accès à la vaccination est désormais ouverte à toute personne majeure.

Article rédigé par franceinfo
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Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine, invité sur franceinfo jeudi 17 janvier. (FRANCEINFO)

"Il faut que juin soit le mois de la vaccination", a plaidé lundi 31 mai sur franceinfo Gilles Bonnefond, président de l’Union syndicale des pharmaciens d'officine, et pharmacien à Montélimar (Drôme), alors que la vaccination s'ouvre à tous les adultes de 18 ans et plus en France. Il estime que "300 000 à 400 000 personnes supplémentaires" pourront être vaccinées contre le Covid-19 chez leur pharmacien ou chez leur médecin de proximité.

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franceinfo : Qu'est-ce que cet élargissement va permettre, et comment allez-vous vous organiser en fonction des doses que vous recevez ?

Gilles Bonnefond : Ça va permettre aux pharmaciens, et aussi aux médecins, de proposer à leurs patients de se faire vacciner à proximité de chez eux, dans une pharmacie ou un cabinet médical, et ce pour les moins de 55 ans, puisque jusqu'à maintenant, en pharmacie, nous n'avions que l'AstraZeneca et le Janssen, qui ne nécessite qu'une seule injection. Mais ça ne concernait que des patients de plus de 55 ans, qui sont déjà vaccinés à hauteur de 70 %. Tout le monde espère au mois de juin une grosse vague de vaccination. Il faut que juin soit le mois de la vaccination, où les jeunes vont pouvoir facilement se faire vacciner à proximité de chez eux.

"Ce qu'on demande aux patients, c'est de contacter leur pharmacien, leur médecin, pour s'inscrire sur une liste d'attente. Ensuite, votre professionnel de santé habituel vous appellera dès qu'il a reçu les doses."

Gilles Bonnefond, président de l’Union syndicale des pharmaciens d'officine

à franceinfo

Ça évite d'annuler des rendez-vous. Pour le Moderna, par exemple, il faut regrouper 11 patients dans la même demi-journée pour pouvoir ne pas gaspiller, ce qui demande une certaine organisation. On a déjà fait ça avec l'AstraZeneca, on le fait aussi avec le Janssen, qui est un vaccin que tout le monde oublie, alors qu'il est très intéressant parce qu'il ne nécessite qu'une seule injection. Pour ceux qui partent en vacances, qui auront des difficultés pour le rappel, le Janssen peut être très intéressant pour eux, mais ça concerne les plus de 55 ans.

Est-ce que cela va permettre de décider certains qui sont encore réticents à se faire vacciner ?

Oui, prenons cette tranche de population au-dessus de 60 ans, avec 30 % des personnes qui ne sont pas encore vaccinées. Quand on les interroge à la pharmacie, ils nous disent : Je ne suis pas encore vacciné, parce que j'ai essayé de prendre rendez-vous sur Doctolib, c'était compliqué, donc j'attends un petit peu." Mais n'attendez plus ! Vous pouvez vous faire vacciner à la pharmacie, tout simplement. Et là, on arrive à convaincre. Plus on va aller vers l'été, plus il va falloir qu'on arrive à convaincre la population des personnes qui ont plus de 55 ans, parce qu'il faut qu'on arrive à plus de 80-85 % de vaccination, pour pouvoir passer un été tranquille et ne pas être embêtés à la rentrée, surtout avec l'arrivée des nouveaux variants, comme ça se passe en Grande-Bretagne.

Pour l'instant, 25 millions de personnes ont reçu au moins une première dose en France, le gouvernement vise 30 millions pour la mi-juin. Est-ce un objectif atteignable, selon vous ?

C'est atteignable, à condition que l'on puisse permettre aux pharmaciens, aux infirmiers, aux médecins, de vacciner. C'est pour ça que le Moderna arrive. Ce que l'on espère, c'est qu'on aura assez de doses pour répondre à la demande. Le Moderna, c'est cinq fois moins de doses que le Pfizer. Donc il va falloir qu'on regarde avec les pouvoirs publics, si on n'a pas assez de doses de Moderna, est-ce qu'on ne pourrait pas aussi faire du Pfizer, en complément de ce qui se passe dans les vaccinodromes, pour aider pendant l'été à tenir ce rythme. C'est extrêmement important parce que c'est le seul moyen de s'en sortir.

"Le Moderna, ce sont deux flacons par pharmacie, un flacon par médecin, ce qui veut dire 40 patients par pharmacie par semaine, 11 patients par semaine chez chaque médecin."

Gilles Bonnefond

à franceinfo

Ce n'est pas beaucoup, mais ça permet d'amorcer, ça fait 300 000 à 400 000 patients à vacciner supplémentaires. J'espère qu'on aura plus de doses. Si vraiment le Moderna reste sur un rythme très réduit, il faudra certainement envisager aussi de renforcer les lignes des vaccinodromes avec le Pfizer, parce que sinon, on n'y arrivera pas.

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