Covid-19 : "Si on a un éventail large de vaccins, c'est une bonne nouvelle", estime un infectiologue
Benjamin Davido espère que les Français se feront vacciner "en masse", contrairement à l'épidémie de H1N1 de 2009.
Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine), a expliqué samedi 5 décembre sur franceinfo "que si on a un éventail large de vaccins, c'est qu'il y en aura pour tous les goûts, toutes les couleurs ". C’est une "bonne nouvelle", selon lui, car "on pourra peut-être obtenir l'adhésion des Français, notamment à une vaccination de masse".
franceinfo : Quel vaccin faudra-t-il choisir ?
Benjamin Davido : C'est une vaste question, il y aura le choix. Ce que l'on peut dire, c'est qu'on va pouvoir les différencier, notamment selon les modes de conservation. Et puis aussi, on aura différents vaccins avec un calendrier. Il faut du temps pour avoir des techniques différentes de vaccination. Et je pense, bonne nouvelle, que si on a un éventail large de vaccins, c'est qu'il y en aura pour tous les goûts, toutes les couleurs. Et que, peut-être, on pourra obtenir l'adhésion des Français, notamment à une vaccination de masse.
Cette course entre les différents laboratoires ne peut-elle créer de la précipitation ?
Non, je ne crois pas. On voit bien qu'il y a deux vitesses. Il y a deux stratégies. Il y a d'un côté un vaccin technologique très rapide qui a de véritables enjeux parce qu'on le dit rarement, mais l'enjeu, si ça fonctionne a posteriori, c'est qu'on pourra aussi traiter des cancers avec ce système de vaccination. Donc, c'est une avancée, une prouesse extraordinaire. S'il n'y avait pas eu la Covid-19, on n'aurait probablement pas 'challengé' pour créer ce genre de technologie. Et de l'autre côté, des vaccins plus conventionnels qui mettent plus de temps, forcément. Et la réalité, c'est que finalement, tout le monde est main dans la main à travers les continents et que c'est pour ça que ça va très vite.
Comment choisir entre tel ou tel vaccin ?
Je pense que la première pierre angulaire de tout ça, d'abord, c'est le médecin. La bonne nouvelle par rapport à la pandémie H1N1, c'est que les médecins généralistes vont pouvoir entrer dans la danse. C'est très important puisqu'en 2009, il n'y avait pas eu le succès escompté. Mais la bonne nouvelle, c'est qu'il n'y avait pas non plus de pandémie à l'époque face à la vaccination massive contre le H1N1. Très clairement, je pense qu’au fur et à mesure que le temps va passer aussi, on va avoir des données supplémentaires scientifiques qui, au-delà du pourcentage d'efficacité des vaccins, vont nous permettre de répondre à une réelle question qui est : quel vaccin chez quel type d'individu. Je vous donne un exemple très simple. Une des questions, c'est combien de temps va durer cette immunité, ces fameux anticorps, avec le vaccin Pfizer et Moderna, pour ne citer que ces deux exemples. Et ce dont on sera sûr c'est qu’on aura une immunité durable chez les sujets, notamment âgés, qui sont les premiers atteints de la maladie. Si dans 6 mois, je prends cet exemple-là, le vaccin de Pasteur montre qu'il est extrêmement efficace dans une population et durable. À ce moment-là, cela correspondra plus à un type d'individu. Donc, on va aussi un peu naviguer à vue. C'est ça la réalité. Il faut rester extrêmement humble. Les données de la science vont évoluer, nous permettre de mieux cibler les populations éligibles au vaccin selon le calendrier qui va se faire dans les mois qui viennent.
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