Covid-19 : un infectiologue alerte sur une "situation endémique" avec "une augmentation très importante des cas ces dernières semaines"
Le nez qui coule et la gorge qui gratte : la situation n'est pas tout à fait inédite en cette mi-octobre. Or, ce n'est que le début, avertit Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches dans les Hauts-de-Seine, alors que la campagne de la vaccination annuelle contre la grippe couplée avec le Covid est lancée. Selon le spécialiste, "cet été, on a eu une situation inédite car on a eu un taux constant d'infections, même si c'était un niveau relativement bas, mais qui n'a jamais diminué en dessous des seuils des années précédentes. Ça veut dire qu'on est dans une situation endémique", affirme Benjamin Davido sur franceinfo, mardi 15 octobre.
Selon le médecin, "il y a un bruit de fond permanent de la circulation du Covid, mais aussi d'autres virus. Malheureusement, nous ne partons pas de zéro et on risque d'être rattrapés plus rapidement cet automne. C'est ce qu'on voit ces dernières semaines avec une augmentation très importante des cas", assure Benjamin Davido. S'agissant des taux de positivité, "chez les rares personnes qui se font tester, on est entre 25 et 30%, un taux extrêmement élevée de tests positifs, ce qui reflète bien le fait que lorsqu'on est malades, il y a une forte probabilité qu'on ait le Covid-19".
"Des inquiétudes non justifiées"
Malheureusement, "on a des co-infections" et il est "donc extrêmement important de protéger les personnes à risque, 17 millions" de personnes en France, "qui se sont arrêtées à la 3e dose et oublient le rappel". Il faut y penser et c'est dans ce but qu'il y a "cette campagne qui redémarre pour protéger les personnes les plus fragiles", explique l'infectiologue qui alerte sur l'importance de se faire vacciner. Ces personnes à risque s'étaient massivement vaccinées dans les deux années suivant la crise sanitaire mais leur taux de vaccination a beaucoup diminué depuis.
Benjamin Davido insiste donc sur la double vaccination contre la grippe et le Covid, "même si c'est à double tranchant, parce que ça crée des inquiétudes qui sont non justifiées, parce qu'il n'y a aucune contre-indication à faire les deux vaccins en même temps". L'infectiologue va même plus loin et estime qu'on "se sera grandement améliorés dans les années qui viennent lorsque, je l'espère d'ici l'automne 2026, on aura un vaccin combiné" contre la grippe, le Covid et la bronchiolite. "L'enjeu est de ne plus parler d'un virus, c'est de parler de la vaccination hivernale des infections respiratoires".
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