Déconfinement : "Il y a une illusion collective portée par la communication du gouvernement", dit le professeur Gilles Pialoux
Le professeur considère que la vaccination n'est pas la solution miracle et que "le climat de réouverture paraît complètement déconnecté".
Emmanuel Macron réunit une partie du gouvernement ce jeudi pour fixer un calendrier pour la réouverture progressive des restaurants, des commerces et des lieux culturels à partir de mi-mai. "Il y a une illusion collective qui est portée par la communication du gouvernement" sur un éventuel déconfinement, a déclaré ce jeudi sur franceinfo le Pr Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Tenon à Paris. "On est dans une situation de crise majeure", a-t-il ajouté.
"On ne s'en sortira pas uniquement avec la vaccination"
"Le climat de réouverture me paraît complètement déconnecté de la réalité ou alors on accepte qu'on ait 300 morts par jour et on accepte qu'il y ait du 'stop and go' qui épuise tout le monde, prévient Gilles Pialoux. Sur le plan du ressenti cette situation est difficile et on ne pourra pas maintenir ce rythme pendant une année ou plus". Le vaccin n'est pas la solution à tout, explique le professeur. "On ne s'en sortira pas en France uniquement avec la vaccination".
"Les pays qui rouvrent les bars sont des pays qui ont associé une vaccination offensive avec un confinement sévère. Nous on n'est ni dans l'un, ni dans l'autre. Donc, on aura besoin des pass sanitaires, de garder des mesures de distanciation, de tracing, probablement de refermer les frontières."
Pr Gilles Pialouxfranceinfo
Gilles Pialoux alerte sur la situation épidémique en France. "On n'a pas à pavoiser sur la situation de circulation du virus. On est à un très haut niveau. Plutôt que d'écrire des protocoles au cas par cas avec les corporations, il faut écrire un protocole de suppression et de sortie de crise sanitaire."
En ce qui concerne la vaccination, "quand on regarde le modèle de l'Institut Pasteur qu'on va arriver à vacciner en France, uniquement sur la bonne volonté, 90% de la population adulte, c'est une illusion. Il va y avoir une rediscussion à avoir, revoir le projet vaccinal, changer la priorisation."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.