"On n'a plus de créneau disponible" : des pharmacies déjà débordées par les tests Covid craignent d'être dépassées avec l'extension du pass sanitaire
Des officines, où de nombreux Français vont faire des tests antigéniques et PCR, sont déjà saturées d'appels et de rendez-vous pour obtenir ainsi le pass sanitaire, avant même son extension aux cafés, restaurants ou encore aux campings.
Près de quatre millions de tests de dépistage du Covid, antigéniques et PCR, ont été réalisés entre le 27 juillet et le 2 août. Un record en France depuis le début de l'épidémie, conséquence directe de la mise en place du pass sanitaire dans les musées, cinémas et campings, entre autres. À partir du lundi 9 août, il faudra ajouter à la liste les trains, les restaurants et les bars.
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Les officines, où beaucoup de Français réalisent leurs tests, ne sont donc pas près de désemplir. Mais beaucoup sont déjà débordées, à l'image de la pharmacie centrale d'Arcachon, en Gironde. Le téléphone y sonne 400 à 500 fois par jour. Au bout du fil, presque toujours la même question : est-il possible de faire un test antigénique ? "On n'a plus de créneau disponible", répond la pharmacienne. Seule solution : faire la queue à l'extérieur pour espérer être dépisté.
Testés pour entrer au camping
Dans cette officine, qui réalise 250 tests quotidiens, les propriétaires, Nicolas et Stéphanie Confaits, travaillent sept jours sur sept depuis un mois. "On est seulement au milieu de la saison estivale et on est déjà épuisés. On n'en peut plus !", pointe Stéphanie Confaits.
Le profil des personnes venant se faire tester n'est pas étonnant : "Principalement des jeunes qui veulent notamment sortir en boîte, aussi des grands-parents qui n'ont pas fini leur schéma vaccinal" [le 4 août, près de 20% des plus de 75 ans ont reçu une dose, ou aucune, près de 15% des 65-75 ans], détaille-t-elle, ajoutant que les week-end se grefffent à la file d'attente déjà longue les vacanciers venant au camping.
"On essaie de dire aux vacanciers qu'il aurait été préférable qu'ils fassent leurs tests avant de prendre la route."
Stéphanie Confaits, pharmacienne à Arcachonà franceinfo
Sur le bassin d'Arcachon, très peu de pharmacies proposent des tests antigéniques. Clémence a roulé une heure pour venir se faire tester. Cette jeune femme pas encore totalement vaccinée trouve "hyper contraignant" de devoir faire "cinq tests en deux semaines, sachant qu'il n'y a pas beaucoup d'endroits pour les faire. Si les autorités avaient prévenu un petit peu plus tôt [de l'extension du pass sanitaire], je pense que j'aurais pu m'organiser suffisamment en avance pour ne pas gâcher mes vacances."
Lassitude des vacanciers... et des pharmaciens
Florian et Ophélie, non vaccinés, doivent écourter leurs vacances, lassés de devoir présenter un test dans chaque camping où ils vont. "On était censés faire toute la côte, mais on s'arrête là. On va rentrer", explique Ophélie. "On n'a pas envie de continuer à faire des tests tout le temps. C'est agaçant !"
La lassitude se fait aussi sentir du côté des testeurs, éreintés par la cadence, mais aussi par les tensions engendrées par l'affluence. Malgré tout, Nicolas Confaits tient à réaliser le maximum de tests. "Tous les gens testés positifs, environ 20 par jour en ce moment, si on ne les testait pas, continueraient de se balader et de contaminer d'autres personnes", explique-t-il. "Je pense que cela permet de contenir la progression de la maladie jusqu'à ce que l'on soit en majeure partie vaccinée."
Avec l'obligation de présenter un pass sanitaire à l'entrée des bars et restaurants à partir du lundi 9 août, le pharmacien craint une augmentation des demandes de tests, alors qu'il est au maximum de ses capacités.
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