Vaccin contre le Covid-19 : au centre de pharmacologie de Bordeaux, l'analyse quotidienne des effets secondaires
Alors que la campagne de vaccination s'intensifie en France, les effets secondaires des trois vaccins autorisés sont scrutés à la loupe par les 31 centres de pharmacovigilance.
C'est ici que sont récupérés les signalements de patients et de médecins : le centre de pharmacovigilance de Bordeaux, qui fait partie du CHU de la ville, reçoit chaque jour une centaine de signalements d'effets secondaires des vaccins contre le Covid-29. Les trois quarts sont bénins, mais dans son septième rapport, publié le 5 mars, l'agence de sécurité du médicament rapporte notamment des cas de syndromes grippaux, d'allergies, de zona ou d’hypertension.
Le centre de pharmacovigilance se concentre donc sur les cas les plus graves, tels que les chocs allergiques ou les syndromes grippaux qui ont frappé les jeunes soignants après une injection d’AstraZeneca. "Il n'y a pas plus d'effets indésirables" avec le vaccin AstraZeneca, rassure Francesco Salvo, co-directeur du centre. "Il y a des types de patients plus susceptibles d'avoir des effets indésirables. Ce vaccin les donne à la première dose, le vaccin Pfizer les donne à la deuxième dose."
Remonter les données aux niveaux national et européen
Le logiciel utilisé dans les centres régionaux de pharmacovigilance a été mis au point par des médecins et permet de regarder en détail les données, vaccin par vaccin. "Tous les cas sont expertisés par un pharmacologue, qui va faire son analyse, voir s'il y a besoin de recontacter le patient et ensuite les informations sont remontées au niveau national, puis européen", explique Louis Létinier, co-fondateur de la start-up Synapse medicine.
L’analyse de ces effets secondaires permet aussi aux autorités de rectifier le tir si nécessaire. Francesco Salvo a ainsi relevé plusieurs cas d’hypertension ou d’insuffisance cardiaque provoquées par les vaccins anti-Covid. "Ce sont des choses très rares, qui arrivent plutôt à des patients qui ont des antécédents, affirme le co-directeur du centre de pharmacovigilance de Bordeaux. Ce sont des cas qu'on a transmis au niveau européen pour voir si on peut prendre des mesures pour réduire un peu le risque pour ces patients."
En France, c’est l’Agence nationale de sécurité du médicament qui tire les conclusions de ces signalements. Dans son dernier bulletin, l’agence recommande aux hôpitaux d’échelonner la vaccination de son personnel afin d'éviter de bloquer le fonctionnement des services. En effet, des arrêts maladie se sont multipliés par des professionnels de santé cloués au lit par une grosse grippe ayant suivi leur première injection du vaccin AstraZeneca.
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