Vaccins : Alain Fischer, le "Monsieur vaccin" du gouvernement, estime que vacciner les ados est "un impératif arithmétique"
Le président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale explique, dans un entretien au "Journal du Dimanche", pourquoi la France doit vacciner les mineurs de plus de 12 ans.
La vaccination des mineurs de plus de 12 ans contre le Covid-19, qui doit débuter mardi, est un "impératif arithmétique" pour se rapprocher de l'immunité de groupe contre le Covid-19, a assuré dimanche 13 juin le professeur Alain Fischer, "Monsieur vaccin" du gouvernement, dans une interview au Journal du Dimanche.
"L'idée de vacciner les ados à la place des adultes réticents est éthiquement inacceptable" mais "l'ouverture mardi aux ados se justifie" car "c'est un impératif arithmétique: pour parvenir à l'immunité de groupe, il faut vacciner 90% des 12 à 100 ans ; si bien qu'elle restera hors d'atteinte même en vaccinant la quasi-totalité des adultes", avance Alain Fischer. Médecin, chercheur et professeur d'immunologie, il préside le Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale depuis décembre 2020.
"L'immunité de groupe à l'horizon"
Le gouvernement a annoncé le 2 juin que les jeunes de 12 à 18 ans pourraient se faire vacciner à partir du 15 juin. Au-delà de l'impératif "arithmétique", le Pr Fischer évoque aussi pour les adolescents – qui ont un risque sanitaire minime face au Covid – un "bénéfice individuel au sens social et psychologique" car "ils paient un trop lourd tribut à la pandémie" avec des décrochage scolaires et des conséquences psychologiques très lourdes pour les jeunes privés de collège ou de lycée.
Le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé samedi que la barre des 30 millions de Français ayant reçu une première dose était franchie, un "beau symbole", selon le professeur Fischer, mais qui trouve "plus parlant de raisonner à partir du nombre de Français protégés". "Si on ajoute les personnes complètement vaccinées, celles qui ont reçu une dose depuis au moins quinze jours et donc sont déjà partiellement immunisées, celles qui ont une immunité naturelle après avoir eu le Covid, on arrive à environ 32 millions, calcule le médecin. Donc près de la moitié de la population est protégée. Il y a une immunité de groupe à l'horizon."
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