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Variant Delta : "cela appelle à coordonner le plus vite possible l'effort de vaccination", selon un maître de conférences en épidémiologie

Selon Mircea Sofonea, le risque est qu'un variant résistant à l'immunité naturelle et à celle conférée par les vaccins se développe.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La file d'attente devant un centre de vaccination au musée de science de Londres en Grande-Bretagne le 22 juin 2021. (MI NEWS / NURPHOTO)

Invité de franceinfo mercredi 23 juin, Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie à l'Université de Montpellier, a jugé que la présence des variants, et notamment celui dit "Delta", appellait à "coordonner le plus vite possible l'effort de vaccination". Si il estime qu'en France "l'incidence est devenue faible" [Landes et Bas-Rhin], il cite également certains foyers épidémiques comme le Royaume-Uni ou l'Etat du Missouri aux Etats-Unis. Or, selon lui, "le problème, ce n'est pas tellement qu'il y ait des mutants, mais qu'il y ait une possibilité qu’un mutant, à partir d’un fond génétique plus contagieux et sévère, gagne un échappement immunitaire".

franceinfo : Ce variant est-t-il plus dangereux, plus létal ?

Mircea Sofonea : Les résultats préliminaires de nos collègues britanniques montreraient qu’il augmenterait d’un risque double le potentiel d’hospitalisation. Ce qui voudrait dire qu’il y aurait une sévérité accrue. Mais de là à parler de létalité, on n’a pas suffisamment de données.

Dans la mesure où les plus fragiles et les plus âgés sont vaccinés en grande majorité, peut-on raisonnablement penser qu’il n’y aura pas une nouvelle vague à cause de ce variant ou d’un autre ?

Actuellement, les vaccins fonctionnent contre ces variants. En tout cas, ils permettent une réduction de 85 % des formes graves. C’est un peu moins que pour les autres variants, mais c’est suffisant pour garantir une protection de la population. Le risque, s’il y a une plus faible couverture vaccinale ainsi qu’un relâchement important, est qu'il pourrait y avoir, au moins localement, une hausse des hospitalisations pour la rentrée. Mais elle ne s’accompagnerait pas d’une mortalité importante, parce qu’il s’agirait de la partie de la population la moins vaccinée, les personnes les plus jeunes. Même si elles peuvent être hospitalisées, le risque de décès est fortement diminué.

La circulation du virus a-t-elle suffisamment diminué pour empêcher l’apparition de nouveaux variants ?

En France, la dynamique conjuguée du confinement, suivi de la vaccination et des conditions métérologiques favorables fait que l‘incidence est devenue faible. Il y a donc moins d’occasions pour le virus de muter. Cela dit, il y a des endroits comme le Royaume-Uni ou certains Etats des Etats-Unis comme le Missouri où l’épidémie est encore en circulation active. A chaque fois, il peut y avoir un risque de mutant. Le problème n’est pas tellement qu’il y ait des mutants, mais qu’un mutant, à partir d’un fond génétique plus contagieux et sévère, gagne un échappement immunitaire. Pour le moment on ne peut pas prévoir cela. Ce qui est sûr, c’est que cela appelle à la nécessité de coordonner le plus vite possible l’effort de vaccination à l’échelle mondiale pour que l’incidence diminue à l’échelle du globe.

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