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Vidéo 9 questions très simples sur le variant Delta

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Pour Brut, Samuel Alizon, directeur de recherche au CNRS, a essayé de répondre le plus simplement possible à 9 questions très simples sur le variant Delta.
VIDEO. 9 questions très simples sur le variant Delta Pour Brut, Samuel Alizon, directeur de recherche au CNRS, a essayé de répondre le plus simplement possible à 9 questions très simples sur le variant Delta. (Brut.)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Pour Brut, Samuel Alizon, directeur de recherche au CNRS, a essayé de répondre le plus simplement possible à 9 questions très simples sur le variant Delta.

Le variant Delta peut-il entraîner une 4e vague ?

Samuel Alizon : Il semble quasiment certain que, oui, le variant Delta, qui représente déjà une grande partie de la contamination en France, va être là. Toute la question, c'est dans quelle mesure cette vague se répercutera sur les services hospitaliers ou pas. S'il y a une vague d'infections et pas d'hospitalisations, c'est pas un problème. C'est là tout l'enjeu de la vaccination, c'est-à-dire, est-ce qu'on arrivera à avoir une vaccination suffisante pour éviter une vague dans les hôpitaux ?

Est-il plus contagieux ?

Samuel Alizon : Le variant Delta, il est à peu près deux fois plus contagieux que ce qu'on a connu en 2020 et si en 2020 on considérait que dans les grands centres urbains il fallait à peu près que 2 personnes sur 3 soient immunisées, soient vaccinées pour empêcher la propagation, avec le variant Delta, il faut plus de 80 % dans les grands centres urbains pour empêcher la propagation.

Est-il plus dangereux ?

Samuel Alizon : Au niveau individuel, pour le moment, on a des résultats très préliminaires mais il semble que le risque d'hospitalisation soit plus élevé avec ce variant Delta, qu'avec le variant alpha qui est celui qu'on appelait le variant anglais. Le risque d'hospitalisation augmente de 40 à un peu plus de 100 %, on ne sait pas encore très bien. Au niveau collectif, là aussi il y a encore des inconnues mais il semble qu'effectivement, ce variant soit problématique parce qu'il est plus contagieux donc à l'échelle de la population, ça peut engendrer plus d'hospitalisations.

Progresse-t-il en France ?

Samuel Alizon : Il y a une grosse hétérogénéité pour le moment on pense entre les régions françaises mais dans une région comme l'Île-de-France, on voit progresser le variant Delta de manière assez rapide. C'est-à-dire que fin mai, il y avait moins d'un test sur 100 qui était positif sur Delta. À la mi-juin, on était plutôt aux alentours de 10 %, d'un sur 10 et aujourd'hui selon nos estimations, on doit être à plus d'un sur trois donc on voit une progression rapide, au moins en Île-de-France, de la part des infections causées par ce variant Delta.

Le vaccin me protège-t-il contre ce variant ? 

Samuel Alizon : Oui, alors il faut bien préciser ce qu'on entend par vacciné. Vacciné, c'est vacciné à deux doses, 15 jours après la deuxième dose et là oui on est très bien protégé, on est protégé contre la réinfection à plus de 80 % et au niveau de l'hospitalisation les premières données, c'est qu’on serait protégé à 95 % donc la protection avec un schéma complet vaccinal est très bonne. 

Est-on suffisamment vaccinés en France ?

Samuel Alizon : On n'est pas assez vaccinés pour tout relâcher. Aujourd'hui, je vous disais sur ce schéma vaccinal à deux doses, 15 jours après la deuxième dose, on est plutôt de l'ordre de 30 à 35 % de la population. Ce qu'on a calculé, c'est que si 75 % de la population française est vaccinée avec deux doses en août, à ce moment-là, a priori, il n'y a pas de soucis pour absorber une éventuelle vague de variant Delta mais 75 % de la population vaccinée on en est encore loin.

Peut-on savoir si on est positif à ce variant ?

Samuel Alizon : Aujourd'hui, on peut dire avec raisonnablement de précisions, oui, si vous avez été infecté par le variant Delta. Mais ces tests ont été mis en place que depuis début juin, ils ont été généralisés début juin donc si vous avez été infecté en mai, c'est plus délicat.

Le variant Delta c'est celui qu'on appelait variant indien ?

Samuel Alizon : Oui, alors le variant Delta, c'est effectivement celui auquel on se réfère abusivement comme variant indien mais aujourd'hui, il y a un effort dans la nomenclature pour éviter de se référer à des pathogènes en fonction du lieu où ils ont été détectés, parce que c'est pas vraiment la faute des habitants d'un pays si le variant est apparu là.

Où en est la progression du variant Delta dans le monde ?

Samuel Alizon : Le variant Delta a évidemment été détecté en Inde. Les pays qui étaient les plus en contact avec l'Inde ont été les plus touchés. C'est pour ça que le Royaume-Uni qui historiquement a des liens très étroits avec l'Inde a vu son épidémie redécoller quasiment deux mois avant nous. On le voit aussi exploser en Russie. On voit, dans les pays où le variant Delta devient majoritaire, assez souvent l’épidémie rebondir. Encore une fois, ce variant semble deux fois plus contagieux que les virus qu'on a connus en 2020.

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