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Vous avez été vacciné ou infecté par le virus : quel est votre degré d'immunité face au Covid-19 ?

Plusieurs études montrent qu'après une vaccination ou une infection au Sars-CoV-2, le risque d'être réinfecté se réduit significativement.

Article rédigé par franceinfo
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Une test à Bordeaux, le 23 mai 2021, ville où 50 personnes ont été testées positives à un variant rare. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

A partir de combien de doses de vaccin êtes-vous vraiment protégé contre le Covid-19 ? Est-ce qu'une infection au virus offre une immunité suffisante ? Plusieurs études ont déjà démontré qu'être vacciné réduit considérablement le risque d'être infecté. De nouveaux éléments soulignent également que les personnes qui ont déjà contracté la maladie développent un taux d'anticorps suffisant contre une nouvelle contamination. 

Franceinfo vous explique quel est votre degré de protection face à la maladie. 

Votre degré d'immunité après une première dose de vaccin

Selon une étude israélienne, menée en conditions réelles sur près de 600 000 personnes vaccinées par le vaccin Pfizer, et publiée le 15 avril dans le New England Journal of Medicine (NEJM), la protection contre le virus n'apparaît qu'entre le 14e et le 20e jour qui suit la première injection.

La protection atteint alors 62% pour la prévention des formes graves de la maladie et 75% pour le risque d'hospitalisation. Puis, entre le 21e et le 27e jour après la première dose, la protection de la personne vaccinée atteint respectivement 80% et 78%.

D'après les recherches* de l'agence sanitaire canadienne Santé publique d'Ontario, publiées en mars, l'efficacité des autres vaccins est d'environ 60% à 80% trois à quatre semaines après l'administration d'une dose unique de vaccin Pfizer, Moderna ou AstraZeneca. Cette efficacité augmente à plus de 85% après une deuxième dose, selon l'agence sanitaire.

Votre degré d'immunité après une seconde dose de vaccin

Parmi les quatre vaccins autorisés par l'Agence européenne du médicament, trois nécessitent deux injections pour offrir un degré d'immunité optimal (Moderna, AstraZeneca et Pfizer-BioNTech). La seconde dose vise à renforcer les anticorps produits par l'organisme après la première injection, donc à prolonger la durée de la réponse immunitaire.

Pour le vaccin Pfizer, l'efficacité vaccinale est de 92% à 94% pour les formes graves et de 87% à 93% pour l'hospitalisation, une semaine après la deuxième dose de vaccin, selon l'étude israélienne, qui vient confirmer les résultats affichés sur le site du groupe pharmaceutique.

Pour le vaccin de Moderna, le laboratoire précise* que l'efficacité du vaccin six mois après la deuxième dose est supérieure à 90% contre tous les cas de Covid-19 et supérieure à 95% contre les cas graves de Covid-19.

Pour le vaccin d'AstraZeneca, les résultats d'une étude* conduite par le laboratoire et révélés en mars montrent que l'efficacité atteint 79% après deux doses contre les formes symptomatiques du Covid-19 et 100% contre les formes graves et les hospitalisations.

Si vous avez déjà contracté la maladie

Après une infection au Sars-CoV-2, le risque d'être réinfecté est réduit de près de 97%, révèle une étude du centre hospitalier universitaire de Strasbourg, qui établit à 13 mois la durée de vie des anticorps dans l'organisme. "La première infection remplace la première injection", explique à franceinfo la professeure Samira Fafi-Kremer, pilote du projet.

Pour obtenir ce résultat, 1 309 personnes ont été suivies depuis avril 2020, dont 393 avaient déjà contracté le Covid-19. Selon le CHU, sur ce dernier groupe, "un an après l'infection, 97% des individus ont gardé leurs anticorps anti-S", dirigés contre la protéine Spike, et ce, quelle que soit la gravité de la maladie.

En comparant le nombre d'infections survenues au cours de l'étude au sein de ce groupe avec le nombre de nouvelles infections au sein du groupe témoin de 916 personnes, les chercheurs calculent que le risque de contracter la maladie est "réduit de 96,7% chez les personnes anciennement infectées", grâce à "la persistance à long terme des anticorps anti-S".

Les chercheurs ont observé qu'après sept mois, le taux d'anticorps présents dans l'organisme des patients déjà infectés n'avait cessé de diminuer. Malgré tout, le taux restant était suffisant pour leur permettre de lutter contre le virus.

Ces résultats appuient les recommandations de la Haute Autorité de santé, rendues publiques en février, selon lesquelles une seule dose de vaccin suffit pour les personnes ayant déjà été infectées par le Sars-CoV-2. Elle confirme le délai de trois mois minimum entre l'infection et la vaccination, et recommande d'allonger ce laps de temps à six mois.

L'immunité résiste-t-elle face aux variants ?

L'équipe du CHU de Strasbourg, en partenariat avec l'institut Pasteur, a mené une expérience sur les organismes ayant déjà été contaminés par le virus en mettant en contact leurs anticorps avec le virus sauvage (originel, non muté), le variant identifié en Angleterre (B.1.1.7) et le variant découvert en Afrique du Sud (B.1.351). Les scientifiques ont observé que les anticorps étaient efficaces contre le virus dans sa forme originelle et contre le B.1.1.7, mais pas assez contre le B.1.351.

En revanche, après avoir reçu une injection de n'importe quel vaccin (AstraZeneca, Pfizer ou Moderna), la quantité d'anticorps dans le sang augmente suffisamment pour protéger l'organisme contre ces deux variants. "Cette nouvelle redonne de l'espoir car cela veut dire que même en cas d'émergence d'un variant qui échappe à la réponse immunitaire, le fait d'avoir une vaccination permet de rebooster cette réponse, qui devient efficace même contre les variants", explique Samira Fafi-Kremer à franceinfo.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé, le 20 mai, que les vaccins élaborés par les laboratoires pour lutter contre le Covid-19 étaient aussi efficaces face à "tous les variants" du virus.

* Les liens suivis d'un astérisque sont en anglais.

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