Cet article date de plus de trois ans.

Covid-19 : le système de santé risque d'"être complètement détruit" par "une vague qui pourrait être importante", s'inquiète le Samu-Urgences de France

Invité sur franceinfo mardi, le Dr François Braun, président du Samu-Urgences de France, s'inquiète de ce que les hôpitaux voient réapparaître des malades du Covid-19 majoritairement non vaccinés et plus jeunes.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Dr François Braun, le 10 mars 2020, à Paris. (LUDOVIC MARIN / POOL)

Le Dr François Braun, président du Samu-Urgences de France, craint mardi 27 juillet sur franceinfo pour "le système de santé" qui pourrait "être complètement détruit" par "une vague qui pourrait être importante".

>> DIRECT. Covid-19 : "Il est urgent de se faire vacciner", alerte Alain Fischer

La flambée épidémique de Covid-19 partie du littoral en France commence à se répandre progressivement à l'intérieur du pays. Les hôpitaux "déjà à genoux" voient réapparaître des malades du Covid-19 qui "sont très, très, très majoritairement des personnes non vaccinées" et plus jeunes.

franceinfo : Constatez-vous une réapparition des malades du Covid-19 dans les hôpitaux ?

Dr François Braun : Nous constatons une réapparition de malades Covid-19 et de quelques malades graves, beaucoup moins importante que ce que vivent actuellement les Antilles qui sont dans une situation extrêmement préoccupante. Cela redémarre très clairement avec un hôpital qui est déjà au bout du bout. Nous sommes extrêmement vigilants puisque nous avons montré pendant la première vague que l'augmentation du nombre d'appels au Samu apparaissait une quinzaine de jours avant les admissions en réanimation et nous commençons constater une augmentation alors certes encore modérée, du nombre d'appels au Samu de patients pour des maladies Covid-19.

Vous le constatez dans tous les départements ?

C'est essentiellement le littoral si on met à part l'outre-mer qui est dans une situation très particulière. Mais on commence à avoir cette augmentation un petit peu partout, y compris dans le Nord, y compris dans l'est, dans des régions qui ont été fortement touchées par les premières vagues. Cela arrive dans un hôpital qui est déjà à genoux, avec de gros problèmes d'effectifs médicaux et non médicaux, des besoins de donner des congés aux personnels qui n'en peuvent plus après 18 mois de combat. Nous ne sommes pas très rassurés sur cette situation, d'autant que les personnes hospitalisées sont très, très, très majoritairement des personnes non vaccinées. Ce sont des personnes avec des facteurs de risque importants. L'obésité est un facteur de risque que l'on retrouve vraiment de façon très importante chez ces patients. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que ça touche maintenant les jeunes parce qu'ils ne sont pas vaccinés essentiellement.

Cette question de l'obésité des personnes qui sont les plus à risque, est-ce que vous avez l'impression que tout est fait pour justement les mettre à l'abri ? 

C'est vrai que c'est un enjeu majeur. Il faut qu'on arrive à convaincre. C'est quelque chose qui est de notre responsabilité collective, de convaincre les gens qui ne se sont pas fait vacciner ou qui ne voudraient pas se faire vacciner. De l'importance pour eux-mêmes, on le voit bien dans les patients qui arrivent maintenant dans nos services, mais de l'importance aussi pour l'ensemble de la société. On ne peut pas revivre encore une vague comme on l'a vécue il y a 18 mois. C'est tout à fait impensable ou alors le système de santé va être complètement détruit à l'issue d'une vague qui pourrait être importante.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.