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Variants du Covid-19 : quels sont les principaux symptômes liés à Omicron ?

Plus contagieux que le variant Delta, le variant Omicron semble provoquer des symptômes moins forts, qui s'apparentent à ceux de la grippe. 

Article rédigé par franceinfo
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Le variant Omicron est devenu majoritaire en France. Parmi ses principaux symptômes, celui d'une fatigue anormale, l'asthénie. (JUSTIN PAGET / DIGITAL VISION / GETTYIMAGES)

Fatigue, fièvre et toux. Ce sont les trois symptômes les plus fréquents chez les personnes contaminées par le variant Omicron, qui est devenu majoritaire en France. Depuis deux semaines, ce variant contribue à l'envol du nombre de contaminations avec environ 300 000 nouveaux cas chaque jour, selon les chiffres des autorités sanitaires. Beaucoup plus contagieux que son homologue Delta, il a été repéré dans "74% des tests criblés", rapporte Santé publique France (SFP) dans son dernier bulletin épidémiologique du 6 janvier. 

Si la majorité des cas positifs au variant Omicron sont symptomatiques, ils le sont de façon bénigne, relève l'organisme, qui a étudié 338 cas et tend à reconnaître une "moindre sévérité" de l’infection par Omicron. Cependant, la communauté médicale se garde bien de tirer des conclusions hâtives sur les symptômes causés par Omicron, en l'absence de publications scientifiques sur le sujet. Franceinfo fait le point sur les éléments connus à ce jour.  

Fatigue, toux et fièvre pour la plupart des malades 

Un trio de symptômes arrive en tête avec en premier l'asthénie, soit une fatigue anormale, pour 43% des 338 personnes sondées par Santé publique France, le 4 janvier. Ce symptôme est suivi de près par la toux (40%) et la fièvre (35%). Des signes qui s'apparentent de plus en plus à ceux de la grippe et seraient moins sévères que ceux provoqués par le variant Delta : ainsi, Omicron toucherait davantage les voies respiratoires supérieures, comme les bronches, et moins les poumons. Mais Santé publique France précise que la majorité des malades sondés par l'organisme ont en moyenne 32 ans et une faible proportion d'entre eux présentait des facteurs de risque.

Cette palette est également décrite par certains patients anglais dans le cadre de l'étude Zoe Covid qui s'emploie, via des données recueillies dans l'application homonyme, à définir les symptômes des malades. Des travaux menés sous l'égide de Tim Spector, professeur d'épidémiologie génétique au King's College de Londres. "Pour la plupart des gens, un cas Omicron positif ressemblera beaucoup plus à un rhume, à commencer par un mal de gorge, un écoulement nasal et un mal de tête", a-t-il détaillé sur le site Zoe Covid (article en anglais).

Pour la plupart des patients, l'ensemble de ces symptômes (toux, fatigue, maux de gorge et de tête, et écoulement nasal) semble durer entre deux et quatre jours, selon une étude menée en Norvège sur 111 patients, et publiée sur le site de la revue médicale eurosurveillance.org, qui édite notamment des articles sur l'épidémiologie (article en anglais). Le délai d'incubation du virus est aussi plus court, passant d'une semaine avec les précédents variants à trois jours en moyenne, comme le précise cet avis du Conseil scientifique du 26 décembre.

Des sueurs nocturnes, mais moins de perte de goût ou d'odorat

Contrairement à ses prédécesseurs, le variant Omicron occasionnerait moins souvent une perte de goût et d'odorat, un des symptômes typiques du Covid-19 jusque-là. Seulement 6% des patients sondés par Santé publique France ont ainsi remarqué une anosmie ou une agueusie, voire les deux simultanément. 

En revanche, des équipes médicales ont relevé d'autres symptômes, plutôt rares jusqu'à présent, parmi lesquels des sueurs nocturnes. Lors d’une conférence de presse organisée par le ministère de la Santé d’Afrique du Sud, fin décembre, le médecin Unben Pillay a ainsi expliqué que le variant Omicron pouvait occasionner des suées et réveiller le patient en pleine nuit. Ce symptôme permettrait de le distinguer des autres variants. 

Au Royaume-Uni, un symptôme cutané a aussi été remarqué chez certains enfants alors qu'il n'apparaît chez aucun adulte. C'est en tout cas la conclusion des observations d'un médecin généraliste interrogé sur la chaîne Skynews (en anglais) : chez environ 15% des enfants contaminés au variant Omicron, il a été constaté une apparition soudaine de petits boutons et de plaques rouges sur la peau. Néanmoins, à ce jour, aucune étude scientifique publiée ne corrobore ce symptôme cutané pédiatrique. 

Une infection comportant moins de risque d'hospitalisation 

D'après les premières observations menées en Afrique du Sud, et selon une étude de l’université de Hong Kong (article en anglais) qui n'est pas encore évaluée par des pairs, la souche Omicron infecterait davantage, et plus rapidement, les bronches, laissant de côté les poumons. Une autre étude, réalisée sur des souris à Liverpool (Royaume-Uni), va dans le même sens et suggère qu’Omicron infecterait moins les poumons que les précédents variants, générant donc moins de formes graves du Covid-19, rapporte Libération

L'agence sanitaire britannique (UKHSA) a d'ailleurs conclu, avec prudence, que le risque de développer une forme grave avec Omicron était trois fois moins important qu'avec le variant Delta. Quant aux hospitalisations, elles sont moins longues, avec une baisse de 40 à 45% du risque de séjourner à l'hôpital une nuit ou plus. Les patients ont généralement besoin de moins d'oxygène.

En France, le taux d’hospitalisation après un passage aux urgences pour suspicion de Covid-19 est passé de 50% à 36% les deux dernières semaines de décembre, au moment où Omicron est devenu majoritaire. Santé publique France rappelle toutefois que ces données sont à interpréter avec précaution. En effet, les cas d’infections au variant Omicron sont encore majoritairement observés chez une population jeune, donc moins à risque.

Des symptômes plus bénins pour les vaccinés

Un autre fait important entre en ligne de compte dans l'appréciation de la graduation des symptômes causés par Omicron : ce dernier rencontre de plus en plus de personnes vaccinées. Et plus les patients sont avancés dans leur schéma vaccinal, moins les symptômes semblent forts. 

Ainsi, pour les personnes ayant reçu leur dose de rappel, une infection à Omicron peut s'apparenter à un rhume. Chez eux, "Omicron a tendance à produire des infections plus bénignes", a déclaré le Dr William Schaffner, expert en maladies infectieuses au Vanderbilt University Medical Center de Nashville (Etats-Unis) sur NBC News (article en anglais). Reste qu'à l'heure actuelle, les études sur le sujet manquent. "Ce que nous n'avons pas encore vu, c'est un ensemble substantiel d'informations sur ce que l'Omicron fera chez les personnes non vaccinées", précise-t-il. 

En attendant d'en savoir plus, l'épidémiologiste Antoine Flahault, également directeur de l’Institut de santé globale à la faculté de médecine de l'université de Genève, assure que la vaccination reste importante "pour éviter les formes graves" liées à Omicron

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