: Vidéo "Je deviens folle à la maison" : Ana réclame des garanties sanitaires pour retourner travailler en tant que personne vulnérable
Atteinte d'une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) au stade 3, cette animatrice en Ehpad ne bénéficie plus de l'activité partielle depuis un décret du 30 août.
"Je ne suis pas contente de toucher de l'argent sans rien faire", lance-t-elle la gorge nouée. Ana, 58 ans, est animatrice en Ehpad depuis quinze ans. Elle est atteinte d'une grave maladie des poumons : une bronchopneumopathie chronique obstructive en phase 3 (la plus grave étant la phase 4). Elle n'a pas travaillé depuis mi-mars et a pu bénéficier de l'activité partielle. Un décret du 30 août a réduit la liste des personnes qui peuvent prétendre à ce dispositif, excluant Ana des bénéficiaires. Elle doit reprendre son activité dès le 1er octobre.
"J'ai envie d'y aller, parce que, moi aussi, je deviens folle, ici, à la maison", confie-t-elle. Sans compter que, selon elle, ne pas retourner au travail pourrait être considéré comme un "abandon de poste". Toutefois, elle craint pour sa santé et celle des résidents de l'établissement dans lequel elle exerce, où dix personnes sont mortes des suites du Covid-19. Elle réclame alors des garanties sur les mesures sanitaires prises sur son lieu travail.
"Que l'on mette par écrit ce qu'il me faut pour travailler"
"J'ai demandé à ma directrice d'organiser une visite médicale préalable avec le médecin du travail pour qu'il puisse dire si je suis apte à reprendre ou pas. Le but étant, non pas qu'il me déclare inapte, mais qu'il mette par écrit ce qu'il me faut pour travailler", explique-t-elle. "Or, ce qu'il me faut pour travailler, c'est un lieu où je puisse me changer, des blouses jetables parce que, quand je suis allée travailler [en mars], on m'a donné une blouse de médecin pour toute la semaine."
En clair, Anna souhaite "retourner travailler, mais avec une position de la médecine du travail qui exige que les règles que le gouvernement a demandées aux patrons soient vraiment en vigueur". Et d'insister : "Par expérience, j'y étais, et elles n'étaient pas du tout en vigueur."
Interrogé par franceinfo, le groupe qui emploie Ana [pour des raisons de confidentialité, elle ne souhaite pas que le nom de l'Ehpad et son groupe soient révélés] souligne que la santé est son "cœur de métier" et assure que toutes les mesures sanitaires seront prises pour protéger la salariée, son équipe et les résidents de l'établissement. Il promet que les ressources humaines du groupe vont prendre les "meilleures décisions" pour accompagner Ana et que si son état de santé n'était plus compatible avec son poste, elle pourrait être réorientée vers un autre service.
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