Vrai ou fake : la stratégie anti-confinement du Brésil augmente la diffusion des variants
Au Brésil, le président Jair Bolsonaro refuse de reconfiner, malgré l'explosion du nombre de cas. Si cette stratégie est dangereuse pour le pays, peut-elle l'être également pour les autres ?
Depuis plusieurs semaines, le nombre de morts du Covid-19 explose au Brésil, avec près de 4 000 décès par jour liées au virus. Pourtant, à l'échelle nationale, très peu de mesures ont été prises pour endiguer la pandémie. "Arrêtez de vous plaindre, et de pleurnicher, a déclaré le président, Jair Bolsonaro. Combien de temps allons-nous continuer à pleurer ? Nous devons faire face à nos problèmes." Pas de confinement, donc. Dans certaines villes du pays, comme à Rio de Janeiro, les bars et restaurants ont même rouvert.
S'entendre sur une stratégie commune
Au-delà du nombre dramatique de morts, cette position anti-confinement a également un impact sur la santé. Laisser circuler librement le virus augmente les risques de mutations. "Ce qui illustre la situation brésilienne, c'est qu'on ne gagne jamais contre les épidémies, en les ignorant ou en laissant circuler les virus, explique Etienne Decroly, virologie et directeur de recherche au CNRS. Plus un virus circule, plus il y a l'occasion de sélectionner des mutations, qui résistent éventuellement à l'immunité qui s'établit dans les populations, et c'est exactement ce qu'on voit aujourd'hui au Brésil."
Pour le moment, le Brésil a généré 92 variants dans le pays. Si le variant brésilien représente 0,5% des contaminations en France, il y a un risque que le virus se propage. "La stratégie de vaccination, on ne peut pas la regarder par le petit bout de la lorgnette, qui consiste à dire 'On va se vacciner en France ou en Europe, et on va oublier le restant du monde', détaille Etienne Decroly. Si on veut rester dans un système ou y'a des libres circulations des personnes sur différents territoires, les stratégies de vaccination doivent être absolument globales."
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