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"Zéro communication": la galère de milliers d'Algériens bloqués en France pour cause de fermeture des frontières

En raison de la fermeture des frontières maritimes et terrestres en Algérie, il est très compliqué de se rendre dans le pays. De nombreux ressortissants algériens viennent chaque jour à l'aéroport d'Orly pour tenter d'embarquer dans un avion.

Article rédigé par franceinfo - Farida Nouar
Radio France
Publié Mis à jour
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Une entrée de l'aéroport d'Orly (illustration, le 7 février 2021). (MAGALI COHEN / HANS LUCAS)

Depuis le 17 mars 2020, la Méditerranée est quasiment infranchissable pour des milliers d'Algériens. Le gouvernement algérien a fermé ses frontières maritimes et terrestres. Il n'y a plus de vols commerciaux, seulement quelques vols spéciaux de rapatriement, au compte-goutte. Depuis la France, l'aéroport d'Orly est le seul à proposer des vols à destination de l'Algérie. Alors, chaque jour, ils sont nombreux à venir de toute la France pour tenter d'embarquer et rentrer en Algérie. 

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"J'ai dormi à l'hôtel, j'étais déjà ici la veille et je suis encore là aujourd'hui", explique Hakim, avec sa petite valise grise. Il n'a pas pu joindre le consulat, alors il a décidé de venir directement à l'aéroport pour acheter un billet et tenter d'aller voir son père mourant. "J'habite à Lyon. Mon père a 92 ans, il a eu un AVC et après une semaine à l'hôpital, on le renvoie à la maison parce qu'il n'y a plus rien à faire"

Départ compliqué même pour un motif impérieux

"J'essaie de partir mais c'est impossible, alors qu'on voit des gens qui s'en vont. Ça se voit que ce ne sont pas des cas urgents, ils partent en vacances alors que nous, on a des mourants", regrette Hakim. Comme lui, ils sont nombreux, en colère, devant la porte 42D de l'aéroport, la porte vers l'Algérie. Depuis le 31 janvier et l'entrée en vigueur de nouvelles restrictions en France, il faut désormais justifier d'un motif impérieux pour pouvoir sortir du territoire français. 

Mais malgré leurs justificatifs, de nombreux ressortissants ont du mal à trouver une place pour embarquer dans un avion. "Le consulat de Metz nous avait garanti que nous étions inscrits pour le départ de notre maman", indique Nabilla, qui est venue accompagner sa mère. Celle-ci espérait monter dans un avion pour accompagner le cercueil de son mari et l'enterrer dans son village en Algérie. 

"Tout le monde ne peut pas partir en même temps puisqu’il y a des restrictions, mais dans ce cas-là, il faut étaler et faire des priorités !"

Nabilla

à franceinfo

"C'est n'importe quoi, poursuit Nabilla. Il faudrait dire aux personnes de partir à telle ou telle date, mais ce n'est pas la peine de venir s'entasser devant une porte d'aéroport. Il y a zéro communication en fait et zéro organisation."

Outre ceux qui résident en France, on compte aussi de nombreux Algériens venus avec un visa de quelques mois, notamment pour des soins. "Ils sont loin de chez eux, loin de leur famille, livrés à eux-mêmes, déplore Badis Khenissa, à l'origine de Touisa, une plateforme solidaire qui essaie de leur trouver des solutions d'hébergement. Ils se retrouvent à vivre au jour le jour dans des situations psychologiques et sociales alarmantes". Il estime que sur les 25 000 Algériens bloqués à l'étranger, 18 000 ont été rapatriés.

Des Algériens bloqués à l'aéroport d'Orly : le reportage de Farida Nouar

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