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Ebola : ce que l'on sait de l'humanitaire française rapatriée

Cette volontaire de Médecins sans frontières contaminée au Liberia est rentrée en France dans la nuit de jeudi à vendredi. Elle est hospitalisée près de Paris. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Une combinaison sanitaire portée par les membres de Médecins sans frontières auprès des malades d'Ebola, présentée lors d'une conférence de presse à Paris, le 18 septembre 2014. (MAXPPP)

Son avion médicalisé a atterri vers 1h30 à l'aéroport militaire de Villacoublay, près de Paris, vendredi 19 septembre. La première Française contaminée par le virus Ebola en Afrique de l'Ouest est hospitalisée à l'hôpital militaire Bégin de Saint-Mandé (Val-de-Marne). 

Il s'agit d'une infirmière de MSF de 29 ans

Originaire de Grenoble, cette volontaire de Médecins sans frontières (MSF) est âgée de 29 ans. Infirmière, elle se trouvait au Liberia depuis "plusieurs semaines", selon Bertrand Draguez, directeur médical de l'ONG.

Elle a contracté la maladie au cours de sa mission à Monrovia. C'est le premier cas connu de contamination parmi les Français présents dans les zones touchées en Afrique. "Ce qu'on sait, c'est que les mesures de protection standard, qui sont extrêmement rigoureuses et strictes, ont été suivies", a martelé Bertrand Draguez, interrogé sur les possibles conditions de sa contamination.

"Depuis des années, elle côtoie ces malades-là, donc elle sait ce qu'elle risque, a expliqué la grand-mère de l'infirmière au micro de RTLElle est très consciente, mais contente d'aller là-bas rendre service."

Elle est hospitalisée à l'hôpital militaire Bégin

Son rapatriement n'est pas intervenu plus tôt faute d'avion médicalisé à disposition dans la région. Médecins sans frontières a dû faire appel à un appareil d'une compagnie privée américaine, qui a décollé jeudi des Etats-Unis. 

Entouré de jardins et composé de nombreux bâtiments, l'hôpital Bégin, situé juste à côté de Paris, est notamment spécialisé dans les rapatriements sanitaires en provenance des théâtres d'opérations extérieures. C'est aussi l'un des trois hôpitaux agréés dans la zone de défense de Paris pour recevoir des malades d'Ebola ou des cas suspects.

"Nous avons une soixantaine de personnels formés, répartis pour moitié entre le service de réanimation et le service de maladies infectieuses puisqu'on travaille ensemble", précise le professeur Christophe Rapp, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'établissement. Dès l'arrivée à l'hôpital, un circuit de transport, "court et étanche", permet d'amener rapidement les patients, via un ascenseur, directement à leur chambre d'isolement à pression négative. Des analyses de base peuvent être réalisées près du lit du malade, dans une sorte de mini-laboratoire protégé par une petite tente, pour éviter la projection de liquides contaminants.

Elle va recevoir des traitements expérimentaux

La patiente "est actuellement installée dans une chambre de confinement, un personnel dédié lui est affecté", a expliqué Marisol Touraine, invitée de RTL, vendredi. Depuis le début de son transfert, la jeune femme reçoit des traitements expérimentaux, a précisé la ministre de la Santé. 

Ebola : la volontaire reçoit un "traitement expérimental" (RTL)

Un arrêté de son ministère a d'ailleurs été publié, autorisant "à titre dérogatoire" l'importation et l'utilisation de plusieurs médicaments : le Favipiravir, conçu au Japon, le ZMapp, remède administré à des patients américains, et le TKM-100-802, fabriqué au Canada. Ils sont réservés aux personnes soignées dans les établissements de santé de référence (ESR) et dans les hôpitaux d'instruction des armées.  

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