Ebola : portrait du virus qui sévit en RDC
D'où vient ce virus ?
Le virus Ebola a été identifié pour la première fois en 1976 au Zaïre (actuelle République Démocratique du Congo). Une fièvre féroce a sévi dans un village bordant la rivière Ebola. Cette première épidémie a fait 318 morts au Zaïre et 284 au Soudan. Les médecins envoyés sur place ont identifié un virus à l'apparence d'un ver, jusqu'alors inconnu.
Les flambées de fièvre hémorragique provoquées par le virus Ebola surviennent principalement en Afrique avec un taux de létalité de 55% à 60%, selon le CDC (Centers for Disease Control and Prevention). Selon l'OMS, ce chiffre peut parfois atteindre 90%.
Comment se transmet-il ?
Ce virus se transmet à l'homme à partir d'animaux sauvages. Selon l'OMS, les hôtes naturels seraient des chauves-souris frugivores. Le virus se transmet ensuite à l'homme après "contact étroit avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques d'animaux infectés. En Afrique, l'infection a été constatée après la manipulation de chimpanzés, de gorilles, de chauves-souris frugivores, de singes, d'antilopes des bois et de porcs-épics retrouvés malades ou morts dans la forêt tropicale", précise l'OMS.
Le virus se propage ensuite dans les populations humaines à la suite de contacts directs avec les liquides biologiques (vomissements, sang…) des personnes infectées ou par l'intermédiaire d'objets contaminés comme des seringues. Les rites funéraires, au cours desquels les parents et amis du défunt sont en contact direct avec la dépouille, peuvent également jouer un rôle dans la transmission du virus.
Il n'y a pas de transmission lors de la période d'incubation qui dure de 2 à 21 jours. Une personne qui ne présente aucun symptôme n'est pas contagieuse.
Quels sont les symptômes ?
La maladie se caractérise par l'apparition brutale d'une fièvre supérieure à 38,5°, une faiblesse intense, des douleurs musculaires, des maux de tête et une irritation de la gorge. Ces symptômes sont suivis de vomissements, de diarrhées, d'éruptions cutanées, d'insuffisance rénale et hépatique et, dans certains cas, d'hémorragies internes et externes souvent massives.
Le sujet atteint reste contagieux tant que le virus est présent dans le sang et les sécrétions. Il peut notamment rester présent dans le sperme jusqu'à sept semaines après la guérison.
Comment en guérir ?
Il n’existe pour le moment aucun vaccin ou traitement commercialisé pour faire face à Ebola mais plusieurs pistes sont à l’essai. Un vaccin expérimental a été mis au point à la suite de la terrible épidémie d’Ebola qui a touché l’Afrique de l’Ouest entre 2013 et 2016 causant plus de 11 300 morts.
Un essai de grande ampleur conduit par l’OMS en Guinée en 2015 a montré qu'il était très protecteur, mais seulement contre l'une des souches de virus. C’est ce vaccin qui est actuellement utilisé dans la campagne de vaccination ciblée en RDC. 180 000 personnes en ont pour le moment bénéficié.
Il existe un deuxième vaccin mais il n’en est qu’à la phase 2 de test.
Un traitement thérapeutique est également à l’essai. 4 molécules curatives prometteuses sont actuellement expérimentées sur 500 patients. Les premiers résultats devraient être rendus public à la rentrée.
Comment endiguer l'épidémie ?
Les précédentes épidémies ont été neutralisées grâce à la mise en place de mesures appropriées.
Pour éviter la transmission du virus, l'OMS préconise la mise en quarantaine des locaux infectés, le cantonnement des animaux, la désinfection systématique des élevages de porcs ou de singes et l'abattage des animaux infectés. L'OMS recommande également de ne pas s'approcher des malades et de cuire soigneusement la viande.
Les personnels de santé, les plus exposés, et en contact avec les patients infectés, doivent porter "des gants, une blouse imperméable, des bottes/chaussures fermées recouvertes de guêtres, un masque et une protection oculaire contre les éclaboussures (lunettes ou protection faciale)". Le souci est que les centres de soins ne disposent pas toujours de ce matériel de protection. L'OMS préconise "l'isolement des malades chez qui la maladie à virus Ebola est suspectée ou confirmée".
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