Endométriose : un nouveau traitement autorisé aux Etats-Unis
Cela faisait dix ans que la FDA, l'Agence du médicament américaine, n'avait pas donné d'autorisation de mise sur le marché à une nouvelle molécule contre l'endométriose. Mais ce feu vert accordé au laboratoire AbbVie pour l'elagolix le 25 juillet, a suscité plus de réactions dans la sphère financière que chez les associations de patientes pourtant très actives.
10.000 dollars par an
Cela s'explique sans doute par le coût de ce traitement (10.000 dollars par an et par patiente) qui rend son accès difficile dans le système de soins américain... Mais les actionnaires d'AbbVie se satisferont sans doute déjà d'un petit pourcentage des très nombreuses patientes concernées. Car cette pathologie responsable de règles très douloureuses et de troubles de la fertilité toucherait une femme sur dix selon lInstitut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
Antoine Piau et Marina Carrère d'Encausse expliquent l'endométriose
L'elagolix, commercialisé sous le nom d'Orilissa, complète une famille de traitements assez lourds qui bloquent la production d'oestrogènes, les hormones responsables des cycles menstruels. Cette solution thérapeutique peut s'imposer lorsque les symptômes ne sont pas contrôlés par des anti-douleurs et/ou la suppression des règles par la prise d'une contraception en continu.
Des effets secondaires importants
Jusqu'à présent, les traitements qui inhibent la production d'oestrogènes n'existaient que sous forme d'injection. L'elagolix se prend en comprimés quotidiens. Mais il conserve les effets secondaires importants de ses prédécesseurs. Son mode d'action reproduit en partie la ménopause... et risque donc de provoquer des symptômes similaires : bouffées de chaleur, migraines, nausées, troubles du sommeil et dépression. Et il crée surtout un risque d'ostéoporose. C'est la raison pour laquelle son usage est limité à six mois au plus fort dosage (200 mg) et à deux ans pour le plus faible (150 mg).
Des essais cliniques menés sur cette molécule, publiés dans le New England Journal of Medicine, ont montré une réduction des règles douloureuses chez environ 75% des femmes, après la prise de 200 mg d'elagolix, deux fois par jour pendant trois mois.
Elagolix ne guérit pas la maladie : il ne supprime pas les fragments d'endomètre qui ont migré hors de l'utérus. Mais le principe est, schématiquement, d'essayer d'enrayer l'inflammation permanente entretenue par les hormones sur ces tissus. Cette nouvelle molécule n'est à ce jour pas autorisée en France.
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