Risque "élevé" de grippe aviaire : l'interprofession de la volaille de chair "inquiète"
130 cas ou foyers ont été détectés en Europe depuis le début du mois d'août. Le ministre de l'Agriculture a relevé le niveau d'alerte en France.
"On est inquiets de la situation", confie le président de l'Anvol, l'interprofession de la volaille de chair, Jean-Michel Schaeffer, vendredi 5 novembre sur franceinfo, alors que le ministère de l'Agriculture a relevé le niveau d'alerte sur la grippe aviaire en France, estimant que le risque est "élevé". L'éleveur de volailles Label Rouge en Alsace estime que la décision du ministère de confiner tous les élevages est "la bonne mesure" à prendre, alors que 130 cas ou foyers ont été détectés en Europe depuis le début du mois d'août, notamment au Pays-Bas, en Allemagne et en Italie.
L'agriculteur estime que 5 000 élevages de volaille de chair – pour la viande – sont concernés par la mesure, autant d'élevages de canards pour le foie gras, et entre 1 000 et 1 500 éleveurs de poules pondeuses, ce qui fait un total d'au moins 11 000 élevages. Jean-Michel Schaeffer assure comprendre la mesure car "l'objectif est de renforcer les mesures de biosécurité avec la mesure importante qui est de mettre à l'abri nos animaux pour les protéger d'éventuels contacts avec la faune sauvage qui pourrait ramener l'influenza aviaire dans nos élevages. C'est toujours des oiseaux de faune sauvage qui, lors de la migration – c'est pour ça que c'est toujours en fin d'année –, peuvent potentiellement contaminer des élevages de volaille".
300 millions d'euros de dégâts l'an dernier
Il rappelle que "c'est ce qui s'est passé l'année dernière dans le Sud-Ouest de la France". L'épizootie de grippe aviaire a été particulièrement sévère en 2020, avec 500 foyers détectés au total, et a résulté à l'abattage de 3,5 millions de volailles. "L'idée vraiment, c'est d'éviter de tomber dans ce type de cataclysme parce que pour les éleveurs moralement c'est très dur à vivre. Notre but est d'élever nos animaux, d'avoir de belles volailles, et quand on a des élevages contaminés, c'est franchement terrible. Et également pour éviter les conséquences économiques qui ont été également énormes, puisqu'il y a eu pour plus de 300 millions d'euros de dégâts l'année dernière", regrette-t-il.
Néanmoins, il reconnaît que confiner les volailles est difficile pour les éleveurs car "l'ADN de notre filière est le plein air, notamment en filière Label Rouge, en bio ou la filière canard pour le foie gras, mais il y a un juste équilibre à trouver entre les élever tel qu'on le voudrait et en même temps les protéger contre une maladie qui, on l'a vu l'année dernière, peut quand même causer de gros dégâts".
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