Grippe : depuis mi-décembre, "6 000" morts seraient liés au virus

Depuis mi-décembre, plus d’1,3 million de patients ont consulté un médecin. Sur cette période, on observe une surmortalité de 8 100 personnes, en grande partie due à la grippe, constate l'agence Santé publique France. "6 000 décès" seraient liés au virus, explique, mercredi 25 janvier sur franceinfo, Bruno Lina, le directeur du centre référence grippe à Lyon.

franceinfo : Cette surmortalité est-elle significative ?

Bruno Lina : On a une moyenne de mortalité autour de 6 000 décès, dans les fourchettes hautes des années épidémiques standards. On est, à peu près, à la moitié de l'épidémie et on a déjà atteint ce chiffre. Ca signifie qu'on a un taux de mortalité qui est particulièrement élevé cette année. 

Cela signifie-t-il qu'il y a un problème de communication ?

Absolument. On oublie chaque année qu'il y a une épidémie de grippe. Lorsque commence la campagne de vaccination, au mois d'octobre, on casse les pieds des gens avec ce vaccin. Ils ont l'impression que ce n'est même pas sûr qu'il y aura une épidémie. Alors que, si on veut utiliser correctement une vaccination contre la grippe, il faut la faire pendant la période qui précède l'épidémie. Les mois d'octobre et novembre sont parfaits pour cela. Il faut se rendre compte que, même si le vaccin n'a pas une efficacité formidable, ne pas vacciner une personne âgée est une perte de chance car il y a toujours une protection résiduelle. Une des causes les plus importantes d'entrée en dépendance chez la personne âgée c'est la grippe, plus que la fracture de hanche. 

Seulement 20% du personnel de santé serait vacciné, est-ce inquiètant ?

Il est clair que ce n'est pas raisonnable d'avoir du personnel de santé si peu vacciné. Si dans la grippe progresse dans les Ehpad, cela vient soit des familles, soit des soignants qui ont été les vecteurs du virus. Si le personnel était bien vacciné, cela aiderait à la protection des personnes âgées.