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Grippe : trois questions sur l’épidémie qui sévit cet hiver

Chaque année, la grippe tue entre 10 000 et 15 000 personnes. L'épidémie est particulièrement virulente cet hiver. Santé publique France a observé une nette augmentation des décès la semaine dernière. Près de 3% étaient liés à la grippe, selon les certificats de décès électroniques.
Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Une femme malade de la grippe (photo d'illustration). (VINCENT VOEGTLIN / MAXPPP)

La grippe a représenté plus d'un quart des consultations effectuées par SOS médecins, ces deux dernières semaines. Il est de moins en moins pertinent de parler de "triple épidémie" en France, puisque selon les derniers chiffres de Santé publique France publiés mercredi 28 décembre, les épidémies de bronchiolite et de Covid-19 refluent et le pic des hospitalisations est passé. En revanche, l'épidémie de grippe connaît une "intensité très élevée et en nette augmentation", selon l'agence épidémiologique.

Qui est touché ?

 Les régions les plus touchées sont les Hauts-de-France, l'Île-de-France, la Normandie et Provence-Alpes-Côte d'Azur. Sur l'ensemble du pays, les hospitalisations pour grippe ont augmenté de 75% la semaine dernière. "On voit effectivement dans nos services de plus en plus de patients", confirme Marc Noizet, président du syndicat Samu Urgences de France. "Ces patients sont des cas graves, ce qui est assez peu commun pour les grippes qu'on a connu ces dernières années", affirme-t-il. "Il y a un signal très très fort de cette épidémie qui est en train de flamber et d'un système de santé qui est à genoux".  

Les cas graves sont en majorité des personnes âgées. La situation est surveillée de très près dans les Ehpad : une centaine d'établissements ont rapporté plusieurs cas. Mais Santé publique France note aussi qu'il y a des plus jeunes, entre 15 et 64 ans, dont une grande proportion était jusqu'alors en bonne santé et apparemment sans facteur de risque. 

Le virus est-il plus virulent cet hiver ? 

Difficile à dire. On sait que la souche A et le sous-type H3N2 circulent majoritairement. La souche B, qu'on appelle Victoria, est en augmentation. En tout cas, les autorités et les médecins observent une épidémie violente. Plusieurs épidémiologistes l'avaient prédit, car – par rapport aux années précédentes – le nombre de contaminations a été beaucoup plus important dans des pays comme l'Australie, il y a quelques mois lors de l'hiver austral. La grippe circule d'abord dans l'hémisphère sud avant d'arriver chez nous, en France. 

La grippe est plus virulente parce que les Français n'ont pas rencontré le virus depuis deux ou trois ans. Les épidémies ont été supplantées par le Covid-19. Les gestes barrières ont été en grande partie abandonnés, donc, nous sommes moins bien protégés. Autre explication : la campagne de vaccination contre la grippe a eu du mal à démarrer cet automne par rapport à l'an dernier. Ce retard a été rattrapé pour les personnes à risque. Environ huit millions de doses de vaccin ont été dispensées par les pharmaciens. Il reste à voir quelle en sera l'efficacité cette année.

Les hôpitaux sont-ils en mesure de prendre en charge l'épidémie ? 

"Il y a une explosion des cas de grippe, avec également des cas graves qui font que les services de réanimation d'une façon globale sont saturés avec des lits qui sont fermés parce que du personnel aussi doit prendre des vacances", a déclaré mercredi 28 décembre, le ministre de la Santé François Braun, lors d'une visite à l'hôpital d'Annecy. "Cette semaine est un peu une semaine de tous les dangers. Mais la mobilisation des personnels est absolument complète et le système arrive à tenir", a-t-il assuré. 

En raison de cet afflux de patients grippés, il ne restait quasiment plus aucun lit dans les services de réanimation en Île-de-France, mardi 27 décembre. Par exemple, à midi, seules trois places étaient libres pour des malades, dans 29 hôpitaux dans la région.

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