Les grenouilles vont-elles permettre d'avoir la peau du virus de la grippe ?
Des scientifiques indiens et américains ont découvert une molécule dans la sécrétion des muqueuses de la peau des grenouilles, de l'espèce Hydrophylax bahuvistara, qu'ils ont soumises à de légères stimulations électriques. L'étude a été publiée le 18 avril 2017 dans la revue scientifique Immunity (en anglais).
Cette molécule aiderait probablement à fabriquer un nouvel antiviral qui peut s'avérer utile contre les souches émergentes de grippe quand il n'y a pas encore de vaccin, explique le docteur Joshy Jacob, professeur adjoint de microbiologie et d'immunologie au centre des vaccins de la faculté de médecine Emory à Atlanta (Géorgie, Etats-Unis). Cette substance appelée peptide, un élément de base d'une protéine, pourrait aussi offrir une nouvelle arme contre des virus de la grippe si les souches en circulation deviennent résistantes aux antiviraux utilisés, estime-t-il.
Bientôt un vaccin universel contre la grippe ?
Certains peptides antibactériens détruisent les virus en perçant des trous dans leur membrane cellulaire. Ils sont de ce fait toxiques pour les cellules des mammifères. Mais ce dernier peptide a un mode d'action différent. Il attaque l'hémaglutinine, une partie stable à la surface du virus de la grippe. C'est également la cible des recherches en cours pour mettre au point un vaccin universel contre toutes les souches virales de la grippe.
Administré par voie nasale à des souris non-vaccinées, ce peptide les a protégées contre des doses mortelles de certains virus de la grippe. Il a neutralisé les souches H1 de la grippe dont celle responsable de la pandémie de 2009. En revanche, il n'a eu aucune efficacité contre d'autres souches courantes telle que la H3N2.
Produire des peptides antimicrobiens pour en faire des traitements efficaces s'est avéré difficile dans le passé, notamment parce qu'ils sont détruits par les enzymes de notre organisme. Le laboratoire du professeur Jacob travaille sur des moyens de stabiliser ces peptides antiviraux, comme celui sécrété par ces grenouilles indiennes. Il continue aussi à rechercher d'autres peptides provenant des muqueuses de ces batraciens qui pourraient neutraliser le virus de la dengue et Zika, par exemple.
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