Guadeloupe : "Nous voulons une concertation afin de trouver une solution pour préparer une rentrée", déclare le président du Conseil régional
La situation sanitaire en Guadeloupe ne permet pas d'envisager une rentrée scolaire selon les élus qui demandent "une concertation avec le rectorat, l'Etat, les élus."
Le président du Conseil régional, le président du Conseil départemental et les maires de Guadeloupe demandent, à l'unanimité, le report de la rentrée scolaire. "Avec 120 décès en 12 jours, nous prendrons une décision entre élus guadeloupéens", déclare sur franceinfo samedi 21 août Ary Chalus, le président du Conseil régional de Guadeloupe. Il assure qu'il "n'attendra pas de réponse de l'Education nationale". Il appelle ainsi à une "concertation" avec les élus, le rectorat, l'Etat et les fédérations de parents d'élèves pour trouver des solutions comme, peut-être, des cours uniquement le matin ou en demi-jauge.
franceinfo : la rentrée scolaire en Guadeloupe est prévue le 31 août pour les enseignants et le 1er septembre pour les élèves. Pourquoi demandez-vous son report ?
Ary Chalus : Vu la situation sanitaire en Guadeloupe et vu que nous sommes en confinement, il n'est pas question de mettre en place un dispositif permettant aux personnels de rentrer. On ne sait pas si le préfet va encore prolonger son confinement. Ce qui est important pour nous, c'est qu'il y ait une concertation avec le rectorat, l'Etat, les élus, de manière à trouver la meilleure solution pour pouvoir protéger la santé du personnel dans les établissements scolaires. Mais il est clair qu'on n'attendra pas de réponse du ministère de l'Education nationale. La Guadeloupe est le département le plus touché de France aujourd'hui. Avec 120 décès en 12 jours, nous prendrons une décision entre élus guadeloupéens, avec le rectorat de la Guadeloupe et le préfet de la Guadeloupe. Nous aurons une réunion lundi matin à 9 heures avec le recteur et le préfet, de manière à décider ensemble du report de cette rentrée et pour préparer cette rentrée, dans l'intérêt des Guadeloupéens et pour protéger leur santé.
Pourquoi avez-vous décidé de prendre les devants, à dix jours de la rentrée ?
C'est la meilleure solution, car nous nous sommes plaints à plusieurs reprises qu'il n'y ait pas de concertation concernant cette pandémie qui nous touche aujourd'hui. L'ARS prend parfois des décisions sans concertation. Aujourd'hui, nous voulons une concertation, avec les élus, les responsables, les fédérations de parents d'élèves, le rectorat et l'Etat, de manière à ce que nous ayons une solution pour pouvoir préparer une rentrée scolaire. Aujourd'hui, on le dit, il y a des directives qui indiquent qu'on ne peut pas se rassembler à plus de six, on ne peut pas aujourd'hui décider de faire une rentrée scolaire où des jeunes sont plus de six dans une salle de classe, surtout maintenant qu'on sait que les jeunes peuvent transmettre ce virus.
"Il faut un report de la rentrée scolaire, le temps que nous puissions ensemble prendre des décisions pour pouvoir accueillir convenablement, après ce confinement, le personnel de l'Education national de la région, du département et des collectivités."
Ary Chalus, le président du Conseil régional de Guadeloupeà franceinfo
Que proposez-vous à la place ?
La chose la plus importante pour nous, c'est déjà de pouvoir accueillir les enfants du personnel soignant qui s'occupe des personnes contaminées. Et avec le rectorat, l'Etat et les élus, on va devoir trouver des solutions pour préparer une rentrée, avec peut-être, des cours uniquement le matin, ou en demi-jauge. Les cours à distance, c'est plus facile pour les élèves du lycée, que la Région gère, peut-être aussi pour une partie des collèges, mais en primaire ce sera plus difficile. Il faut qu'on puisse trouver la solution pour accompagner ces élèves du primaire, avec les maires des communes et le rectorat.
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