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Hypertension artérielle : vers de nouveaux objectifs pour les patients à risque ?

Aux Etats-Unis comme en France, les patients les plus hypertendus sont encouragés à abaisser leur pression systolique sous le seuil de 140 mmHg (150 mmg chez le sujet âgé). Mais une importante étude menée outre-Atlantique, dont des résultats préliminaires viennent d’être dévoilés, pourrait faire bouger les lignes.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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L’essai "SPRINT" impliquait depuis six ans 9.300 hypertendu(e)s de plus de 50 ans, recrutés dans des centres médicaux répartis dans tous les Etats-Unis. Tous présentaient au moins un facteur de risque supplémentaire de maladie cardiovasculaire[1].

Dans un communiqué diffusé ce 11 septembre, les institutions sanitaires gouvernementales (NIH[2]) annoncent avoir interrompu la campagne. La raison : les résultats obtenus seraient déjà suffisamment probants pour en tirer des conclusions.

Les participants à SPRINT avaient été répartis, au hasard, en deux groupes. Le premier recevait des médicaments (deux molécules distinctes en moyenne) destinés à abaisser leur pression systolique sous le seuil de 140 mmHg. Le second groupe recevait un traitement (trois molécules distinctes en moyenne), avec pour objectif un seuil de 120 mmHg.

Selon les NIH, au sein du groupe bénéficiant du second régime, les patients âgés ou à haut risque auraient vu leur taux d'accidents cardiovasculaires diminuer "très sensiblement", de même que leur mortalité. L’effet serait d’autant plus net que l’objectif de 120 mmHg est atteint rapidement.

Une analyse détaillée des données – non encore publiée – pourrait amener les autorités nord-américaines à réviser leurs préconisations de traitement des grands hypertendus. A noter que les informations diffusées ne suggèrent pas un abaissement des seuils de vigilance (au delà desquels on considère un patient comme hypertendu).

Interrogé par Allodocteurs.fr, le docteur Jean-Jacques Mourad, président du Comité français de Lutte Contre l’HTA, insiste sur le fait que cette annonce sur l’essai SPRINT ne concerne pas tous les patients. "Cet essai affirme la nécessité d’atteindre des objectifs ambitieux pour les patients les plus à risque", résume-t-il. "L’utilisation de plusieurs [molécules] permet d’atteindre rapidement ces objectifs dans les cas pertinents".

Pour l'heure, les NIH insistent sur le fait que les patients ne doivent pas modifier leur traitement sur la base de cette annonce préliminaire.

 

[1] A noter que le protocole SPRINT excluait du recrutement les patients diabétiques, ainsi que ceux présentant des antécédents de crise cardiaque ou de maladies rénales.

[2] Plus précisément l’Institut national américain, du cœur, des poumons et du sang (NHLBI), qui dépend des NIH.

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