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Kenya : le combat de Phyllis Omido pour fermer une usine qui empoisonnait les villageois

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Durée de la vidéo : 3 min
Brut : Phyllis Omido
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Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Au Kenya, une mère célibataire a quitté son emploi et créé une ONG dans le but de faire cesser l'empoisonnement de son village. Aujourd'hui, Phyllis Omido est un symbole de lutte en faveur de l'environment en Afrique.

Tout commence en 2008. Au Kenya, une fonderie s'installe près du village de Owino Uhuru. Phyllis Omido, mère célibataire, y trouve un emploi. Mais elle découvre rapidement que l'usine opère sans permis et relâche du plomb dans l'air et dans les cours d'eau, dont les villageois se servent pour boire, cuisiner et se laver. Peu de temps après, elle apprend que son propre enfant est porteur d'un taux de plomb 35 fois supérieur à la normale, contracté lors de l'allaitement. 

Quittant alors son emploi, Phyllis Omido enquête auprès des habitants, révélant le grand nombre de fausses couches et de maladies dont ils sont victimes depuis des années.

Une lutte de plusieurs années

En 2012, l'usine refusant de répondre aux accusations, elle fonde un groupe d'action qui organise des manifestation et des blocages. Les manifestants subissent des pressions : deux maisons sont brûlées, l'un des enfants est kidnappé et ils reçoivent de nombreuses menaces de mort. Elle est elle-même attaquée par deux hommes armés alors qu'elle rentrait chez elle avec son fils. 

Deux ans plus tard, soutenue par Human Rights Watch et la Communauté d'Afrique de l'Est, elle obtient enfin la fermeture de la fonderie, après que des tests effectués sur 50 villageois ont révélé qu'ils étaient tous empoisonnés au plomb. 

Mais Phyllis Omido ne s'arrête pas là. En 2016, elle fait appel aux Nations unies pour obtenir de la part du gouvernement kenyan et des deux compagnies responsables une compensation financière pour les victimes et le nettoyage de l'intégralité du site. Le 19 mars 2018, les victimes seront pour la première fois appelées comme témoins lors du procès.

Pour son combat, Phyllis Omido a reçu en 2015 le Goldman Environmental Prize, la plus importante récompense attribuée aux activistes environnementaux.

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