Levothyrox : 40 plaignants déboutés dans un procès contre Merck
"Absence de certificats médicaux" sur les effets néfastes du médicaments, "existence de substituts" : c’est sur ces arguments que s’est basé le tribunal de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) dans sa décision du mardi 26 décembre. Une quarantaine de plaignants exigeaient du laboratoire Merck Serono, qui commercialise le Levothyrox, de leur fournir l’ancienne formule du médicament. Depuis la mise sur le marché de la nouvelle formule de ce traitement pour les problèmes de thyroïde, ils souffriraient d'effets secondaires.
100 000 boîtes de l’ancienne formule réimportées en décembre
Le Levothyrox a soulevé une vague d'indignation de patients depuis l'été, nombre d'entre eux se plaignant d'effets secondaires depuis l'introduction de la nouvelle formule en mars 2017. Ce médicament était alors pris par plus de trois millions de personnes en France. Face au tollé provoqué par ces plaintes, le 21 décembre, Merck a rapatrié sur le marché français 100 000 boîtes de l’ancienne formule (Euthyrox). 100 000 boîtes supplémentaires seront par ailleurs importées début 2018.
Néanmoins, selon l’avocat des plaignants, Me Jacques Lévy, "seulement 15 600 des 2,6 millions personnes traitées par Levothyrox, sont concernées par cette mise sur le marché". En outre, pour l’avocat, l’absence de certificats médicaux de la part des plaignants lors du procès s’explique par "le refus des médecins d'en faire, sur le conseil du Conseil du l'ordre". Pour Me Lévy, ce jugement "reprend les arguments de Merck". Aussi l’avocat a-t-il annoncé qu'il allait faire appel de cette décision.
Merck visé par une assignation à comparaître et une action collective
Le 14 novembre dernier pourtant, le juge des référés de Toulouse avait condamné Merck à fournir de l'Euthyrox à 25 patients de Haute-Garonne "sans délai", et à indemniser chaque plaignant à hauteur de 100 000 euros par jour et par infraction constatée. Le laboratoire avait fait appel. Désormais, les deux audiences en appel – pour les dossiers de Saint-Gaudens et de Toulouse – pourraient être fusionnées, et la décision pourrait être rendue dans "trois à quatre mois", a annoncé Me Lévy.
D’autres verdicts sont encore attendus. La semaine dernière, l'association Vivre sans thyroïde a annoncé avoir assigné Merck à comparaître, afin que le laboratoire réponde à ses questions et fournisse un "accès aux documents administratifs" contenant les données de pharmacovigilance de l'ancienne formule aux différents plaignants. Ce référé sera examiné par le tribunal de grande instance de Paris le 26 janvier. Enfin, on sait depuis le 19 décembre que le procès de l'action collective contre le laboratoire aura lieu le 1er octobre 2018. Près de 8 000 plaignants ont joint cette action, et plus de 500 dossiers ont déjà été déposés.
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